Depuis l’attaque terroriste de 2015 et qui a coûté la vie au gendarme Issa Traoré, froidement abattu en plein cœur du village suivi du saccage du poste de contrôle douanier, la commune rurale de Ouenkoro ne cesse de subir des attaques terroristes de la part des groupes armés non identifiés. Et pendant plus de trois ans la commune est restée coupée du reste du pays avec l’absence totale de l’administration (ni sous- préfet, ni gendarme ni douane). Du coup des attaques se sont multipliées dans différents villages de la commune avec son lot de blessés, de déplacés et de morts. C’est à la faveur de la visite d’une semaine dans la 5e région du Mali, du Premier ministre, Dr Boubou Cissé, que les plus hautes autorités du pays ont décidé de déployer un contingent de l’armée malienne de 120 hommes lourdement armés à Ouenkoro, chef-lieu de la commune en juin 2019. Ce qui a permis de mettre fin aux attaques quotidiennes issus des différents groupes armés non identifiés.
Cela a aussi permis le retour des populations qui avaient fui vers l’intérieur du pays et au Burkina Faso considérés comme plus sûres. La présence des militaires maliens a permis aux populations de cultiver leurs champs dans un climat de sérénité, de tranquillité, de confiance et de paix pendant sept mois. Mais depuis le 31 janvier 2020, date du départ de ce contingent, la commune se trouve couper du reste du pays dû au retour des différents groupes armés rivaux. Et depuis le 6 février 2020, les véhicules de transport venant du Burkina Faso et de Bamako alimentant la foire hebdomadaire de la commune ont presque cessé de se rendre par peur des représailles de ces groupes armés rivaux. Ce qui s’est arrivé le 6 février 2020 reste tristement gravé dans la mémoire des populations de la commune suite à l’attaque de deux cars quittant le chef- lieu de la commune en partance pour Bamako (ces deux ont été attaqués dans le territoire burkinabè à Magadian (sous-préfecture de Barani à 20 kilomètres d’Ouenkoro). En effet 20 passagers des deux cars ont été enlevés et exécutés et parmi un cousin direct de votre fidèle serviteur. Rappelons que le tronçon Ouenkoro- Tori- Diallassagou- Bankass- Mopti a été coupé depuis 2017 et du coup pour rejoindre Mopti, les habitants de la commune sont obligés de traverser le territoire burkinabé pour rejoindre Benena, Tominian et San avant de rallier la capitale de la 5e région administrative du Mali. Et aujourd’hui la seule voie qui permet de ravitailler la commune rurale vient à son tour de se fermer du fait de la terreur des groupes armés rivaux qui écument le long de la frontière.
Pour ceux qui ne le savent pas la commune rurale d’Ouenkoro est une commune frontalière avec le Burkina Faso à quelques kilomètres des villages burkinabè, à 25 kilomètres de la sous-préfecture de Barani et à 50 kilomètres de la préfecture de Djibasso. Notons aussi que la crise avait atteint son paroxysme le 21 juin dernier avec l’enlèvement du 3e adjoint au maire, Moussa Dembélé et d’un commerçant de denrées alimentaires du nom de Maurice Ouédraogo qui demeurent toujours introuvables. Selon nos informations et au moment où nous étions presse, une rencontre aurait eu lieu hier entre le gouverneur de Mopti(Mali) et celui de la région de Nouna(Burkina Faso) à Barani(Burkina Faso) afin de trouver une solution pour permettre le trafic des personnes et des biens dans la zone. Espérons que cela aboutira pour le bonheur de cette zone frontalière
Moussa Bamba
Source : la Mutation