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Organisation du concours d’entrée à la fonction publique : Si le ministre Fassoun Coulibaly s’inspirait de ses prédécesseurs ?

Le dimanche 4 février 2024, un communiqué lu au journal de 20 heures sur l’Ortm a annoncé l’annulation du dernier concours direct d’entrée à la Fonction publique. Raison évoquée : détection d’un « vaste réseau de fraude ». Que s’est-il donc passé entre-temps ? En tout cas, l’organisation des concours par les anciens ministres du Travail et de la Fonction publique Racky Talla, Aoua Paul Diallo et ce dernier emprunt du cachet de l’actuel patron du département, Fassoun Coulibaly n’auraient pas été coulés dans le même moule !

Au grand désarroi des candidats, le concours d’entrée à la Fonction publique au titre de l’année 2023 vient d’être annulé. Ce, pour cause de découverte d’un « vaste réseau de fraude ». Présumés être à la base dudit réseau, le chef de cabinet et tous les chargés de mission du département, à l’exception d’un certain Namakan Kéita, sont arrêtés. Les candidats voient ainsi des mois de préparation partir dans l’eau. Qu’est-ce qui s’est donc passé au département avec l’actuel ministre, Dr Fassoun Coulibaly ? Le choix des hommes a-t-il fait défaut ?

De mémoire de vieillard, les candidats n’ont jamais été victimes d’une telle désillusion de la part des responsables de ce département. De l’histoire de l’organisation des concours au Mali, cette annulation a laissé les Maliens de marbre. Or en cette période de transition, le ministre Fassoun Coulibaly a occupé le portefeuille de la Fonction publique après la ministre Aoua Paul Diallo. Elle a organisé le concours sans bruit.

Cette dernière a publié les résultats du concours avec son équipe, aucune information portant sur la fraude ne les a éclaboussés.  Aussi, bien avant la ministre Aoua Paul Diallo, la ministre Racky Talla s’est illustrée par l’organisation des concours dans la grande transparence. Avec elle, des conférences de presse étaient organisées pour annoncer le concours, pour le lancement et pour la proclamation des résultats. En 2018, son concours a vu l’admission de 770 candidats. Ils se sont présentés à Bamako, Kayes, Mopti, Gao, Ségou, Sikasso.

Ce furent des concours où les meilleurs ont mérité une place dans la Fonction publique d’Etat. Le ministre Fassoun Coulibaly a-t-il collaboré avec l’équipe qu’il a héritée de ses prédécesseurs ? C’est du moins la question que l’on se pose lorsqu’on constate que les concours organisés par ses prédécesseurs n’ont pas été annulés.

Mais Dr Fassoun Coulibaly, ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social est juriste de formation, donc il est en terrain connu. Dans ce domaine, celui qui est reconnu pour sa grande expérience professionnelle et académique ne dormirait aujourd’hui que d’un œil.

En outre, il fut inspecteur du travail et de sécurité sociale était le directeur national du travail avant sa nomination. Au regard du poste qu’il occupait avant d’atterrir au département du Travail et de la Fonction publique, il devrait avoir la vigilance nécessaire pour bloquer la mascarade de son chef de cabinet et ses chargés de mission. Faut-il le rappeler, auparavant, il a occupé plusieurs postes dont celui de chef de la section conditions générales de travail, chef de division risques professionnels.

Y a-t-il plus risque professionnels que ce qui vient de se produire au département dont Fassoun est premier responsable. En aucun cas, le ministre Coulibaly ne peut se soustraire de cette histoire de fraude dans la mesure où ses collaborateurs sont cités. Pour échapper à une telle situation, le ministre Fassoum devrait s’inspirer de ses prédécesseurs. Au moins, il serait en mesure de contrecarrer la trahison de ses collaborateurs organisés en bande de fraudeurs.

En dehors du ministère de la Fonction publique, sous Ibrahim Boubacar Kéita, le ministre Maïga de la Justice a organisé un concours propre. Les méritants ont réussi. Comment ce Garde des Sceaux a réussi le pari de la bonne organisation du concours ? De son avis, il voulait doter le Mali de bons magistrats. Pour l’atteinte de cet objectif, il s’est rendu à l’Institut national de la formation judiciaire (Infj) pour signer le résultat juste après la délibération. Il n’est pas facile de déjouer la fourberie des uns et des autres pour gagner dans les mauvaises conditions. Il est également sûr que la négligence et l’indulgence sont les terrains fertiles pour son développement.

En attendant l’organisation du nouveau concours, les 1489 candidats de ce concours, les 75 de la Nouvelle ENA et les candidats pour les 76 postes à pourvoir du concours de 2021 n’ont qu’à écouter passer le temps. En plus, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Dieu veille !

Bazoumana KANE

L’Alerte

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