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ORGANISATION DES ÉLECTIONS SOUS LA TRANSITION : QUAND LES AUTORITÉS DE LA TRANSITION VEULENT RAMER À CONTRE COURANT DU PEUPLE

On se souvient que dans l’espoir de réussir à instituer une gestion saine et pérenne du processus électoral au Mali, de fortes recommandations avaient été faites, de façon unanime, par des missions d’observation nationale et internationales des élections, des partis politiques, des organisations de la société civile maliennes et surtout par le Dialogue National Inclusif (DNI).

 La principale et commune recommandation faite  par toutes ces structures et instances était de mettre en place ‘’un organe technique, unique et indépendant de gestion pérenne des élections’’. Transition ou pas, les autorités maliennes auraient dû faire de la mise en place de cet organe, une priorité absolue avant les prochaines élections. Surtout que le DNI l’a acté dans ses recommandations prioritaires. Signalons que c’est suite au constat que les organes intervenant dans le processus électoral sont en nombre pléthorique, qu’il a été demandé de mettre sur pied cet organe technique et indépendant pour la gestion pérenne des opérations électorales. Mais les autorités de la transition semblent n’avoir cure des recommandations afférentes à la création de cet organe, tel que revendiqué par la volonté populaire et autres spécialistes en la matière. En effet, à la surprise générale, les Maliens ont pris connaissance, à travers la décision n°2020 000577 /MADT-SG en date du 15 Décembre 2020, de la création d’une cellule d’appui au processus électoral de la Transition.

Là apparaît un paradoxe qui dénote la volonté des autorités de la transition à ramer à contre-courant du peuple. Il est de notoriété publique que la transition est censée servir d’opportunité pour réaliser certaines réformes électorales pouvant déboucher notamment sur la création d’un organe unique, indépendant et autonome de gestion des élections en vue de réunir les conditions nécessaires à la transparence et à la crédibilité des élections à venir. Mais contrairement à cette opportunité pour réduire le nombre pléthorique d’acteurs du processus électoral, les autorités de la transition en rajoutent à la pléthore. On serait bien curieux de savoir quelles seront les attributions de ce nouvel organe.

Tel que mentionné à l’article 2 de ladite décision, la cellule sera chargée : « d’appuyer le Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation dans l’opérationnalisation des circonscriptions électorales et dans la préparation et l’organisation matérielle des opérations référendaires et électorales de la transition».

Comme si les fonctions ici attribuées à cette nouvelle cellule ne le sont pas déjà à d’autres. C’est à juste raison que Drissa Traoré président de la COCEM fera remarquer que : «En effet, au vu de ses attributions, ce nouvel organe créé par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) s’ajoutera à la pléthore d’organes existants, à savoir la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la Délégation Générale aux Élections (DGE) et le MATD. Nos organisations estiment qu’au vu des récents défis électoraux constatés relatifs notamment à l’organisation des élections par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation et à la gestion du contentieux électoral par la Cour Constitutionnelle, la mise en place d’une structure unique et indépendante, conformément au protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance s’impose en vue d’éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets ».

A vrai dire, la priorité du moment est plutôt la mise en place d’un Organe technique, unique et indépendant de gestion pérenne des élections. Il est indéniable que cela contribuera à crédibiliser les scrutins, à accroitre l’efficacité dans la tenue des élections et à contribuer non seulement au renforcement de la mémoire institutionnelle de l’organe mais aussi à sa professionnalisation.

De ce fait, les autorités de la transition devraient tout mettre en œuvre pour rendre effective la création et la fonctionnalité dudit organe technique, unique et indépendant de gestion pérenne des élections avant les prochaines échéances électorales. En tout cas, le moins que l’on puisse dire est que les responsables des différentes structures, spécialisées dans l’organisation et la tenue des élections, trouvent inopportune la création d’une nouvelle structure électorale par le ministère de l’Administration Territoriale.

Selon eux, cette nouvelle cellule a les mêmes prérogatives que Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD). Le plus incommodant est que cette nouvelle structure est partie intégrante du ministère de l’Administration Territoriale et c’est ce qui fonde Dr Ibrahima Sangho, Président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali à dire :

Source : Le Soir De Bamako

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