Au regard des péripéties du parcours de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants (CMAS), on pourrait se demander avec raison quelle est la finalité de ce mouvement se réclamant de l’Imam Mahmoud Dicko ?
Cette question vaut son pesant d’or en considération du fait qu’à sa création, cette coordination était perçue comme un mouvement religieux musulman mais qui s’est finalement retrouvé en plein cœur du microcosme politique. Signalons que c’est en mars 2019 que les maliens avaient accueilli avec enthousiasme des informations selon lesquelles, l’Imam Mahmoud Dicko préconisait la création d’un nouveau mouvement sous la dénomination de « Mouvement pour la Défense des Valeurs Sociétales et Religieuses’’, dès lors qu’il rendra le tablier au HCIM. Eh bien c’est ce qui a été fait, le samedi 7 septembre 2019, par la création d’un nouveau mouvement sous l’appellation de ‘’Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants’’ (CMAS) et dont l’imam Mahmoud Dicko était le parrain et Issa Kaou N’Djim le coordinateur.
Comme pour couper court à certaines idées réfractaires qui lui prêtaient des velléités d’immiscions dans la sphère politique, le parrain de cette nouvelle structure a tenu à préciser que ‘’ce nouveau mouvement s’offre plutôt aux musulmans du Mali comme une tribune d’expression en ce qui concerne la vie de la nation “.
Si à l’entendement de Mahmoud Dicko, la CMAS aura pour vocation principale de mener la lutte pour un redressement de la morale sociétale, quitte à sérieusement tancer les autorités publiques en vue de l’instauration d’une bonne gouvernance des Affaire Publiques, la vision du côté de son ‘’poulain’’, Issa Kaou N’Djim, semble être tout autre. Mais il rechigne à étaler au grand jour ses vraies ambitions et est contraint de jouer le jeu, comme le dirait l’autre. En son temps, Issa Kaou Djim, se présentant porte-parole de l’imam Dicko, avait laissé entendre que les actions que posera la nouvelle structure de Mahmoud Dicko s’inscriront plutôt dans le sens de la moralisation de la société malienne, conformément aux rôles dévolus aux organisations religieuses et cela, bien entendu dans le respect du caractère laïc de la République du Mali.
Autrement dit, la CMAS apparaît plus comme une organisation religieuse musulmane plutôt qu’un parti politique. Mais à peine quelques semaines plus tard, que ne fut pas la surprise des maliens en découvrant une vidéo sur les réseaux sociaux et dans laquelle, Issa Kaou Djim, le porte-parole du charismatique Imam dévoile les ambitions politiques de la CMAS. Dans cette vidéo, le Coordinateur de la CMAS affirme que « La CMAS est une organisation politique qui mènera des actions politiques pour conquérir le pouvoir démocratiquement. Dans ce cadre, elle mettra en place un bureau politique, ce dimanche 12 janvier, en commune I du district de Bamako. Tous ceux qui désirent être candidats sont priés de signer les statuts et le règlement intérieur de la CMAS. Nous voulons jouer notre rôle dans l’exercice démocratique de notre pays… ».
Source : Le Soir De Bamako
