Les forces Barkhane et Takuba quitteront bientôt le Mali sur fond de tensions entre Paris et Bamako
La décision de redéployer les forces française Barkhane et celle européenne Takuba au Niger suscite déjà des réactions de rejet dans ce pays.
Aussi bien du côté de de la classe politique que de la société civile nigériennes, des voix s’élèvent pour rejeter l’arrivée de ces forces qui quitteront bientôt le Mali suite à la brouille diplomatique entre les autorités de la transition malienne et la France et certains de ses partenaires européens.
Saluant “le peuple malien et ses autorités de transition pour la vigilance et le courage avec lequel ils ont fait échec au projet de recolonisation de notre espace sahélien par la France”, le parti politique Union des forces populaires pour la démocratie et le progrès (UDFP-SAWABA) a, dans une déclaration publiée vendredi, appelé “l’ensemble des forces politiques et sociales à une convergence de lutte pour faire barrage à ce projet de recolonisation à partir du Niger de l’espace ouest-africain”.
Dans un communiqué publié vendredi, le mouvement de la société civile”Tournons la page Niger” a déclaré avoir appris “avec sidération et stupéfaction la décision des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union européenne du jeudi 17 février 2022 annonçant le redéploiement des forces Takuba et Barkhane au Niger”.
Tout en condamnant “avec fermeté un accord colonialiste”, le mouvement a exhorté les autorités nigériennes” à se désolidariser sans condition de cet accord qui n’est pas voulu par le Niger et son peuple.
Jeudi, lors d’une conférence de presse à l’issue d’un dîner avec des chefs d’État africains, dont le nigérien Mohamed Bazoum, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’après leur retrait du Mali, les forces Barkhane et Takuba seront redéployées au Niger.
“Avec l’accord des autorités nigériennes, des éléments européens seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes, dans la région frontalière du Mali”. Le président nigérien Mohamed Bazoum a confirmé l’information soulignant que “notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée”.
Source: Anadolu Agency