En cette période où les plus hautes autorités de la transition galvanisent les populations, voire plaident pour l’adoption du projet de la nouvelle constitution du pays à travers les opérations du référendum prévues pour le 18 juin prochain, la Ligue démocratique pour le changement (LDC) du général Moussa Sinko Coulibaly se désolidarise de toute réforme.
Sur la base d’un communiqué qu’il a publié, le parti du général Moussa Sinko Coulibaly réitère son attachement au renforcement de la démocratie malienne. La ligue démocratique pour le changement souligne être fidèle à ses prises de positions antérieures. Moussa Sinko et ses militants confient être soucieux, à cette occasion, du renforcement de l’unité nationale, voire respectueux de la constitution et des lois de la République démocratique du Mali. En cette période où le pays se trouve en détresse, la force politique maintient avoir décidé de réaffirmer « l’inopportunité de la réforme constitutionnelle » courant cette ère de transition. Même si certains politiques se reconnaissent dans les réformes en cours, les militants et sympathisants de la LDC s’y opposent. Ils trouvent d’ailleurs que les autorités de la transition doivent s’attaquer à l’essentiel et abandonner tout projet de réforme. « La ligue démocratique pour le changement demande l’abandon de tout projet de révision ou réforme de la constitution pendant la période actuelle de transition », lit-on dans le communiqué. Sur la base de ce document publié le dimanche 14 mai 2023, la force politique corrobore avoir décidé de « se désolidariser de toute action d’imposition de nouvelle constitution ». Une imposition qui, dit-elle, pourrait être source de division des Maliens, voire de fragilisation de l’unité nationale combien importante de nos jours pour la paix et la stabilité dans le pays. Dans ce communiqué signé par le président de la LDC, en l’occurrence Moussa Sinko Coulibaly, les responsables et les militants ont voulu « insister sur l’organisation rapide de l’élection présidentielle afin de permettre à notre pays de renouer avec la communauté internationale et de retrouver sa place dans le concert des nations démocratiques, seule voie de salut pour notre pays ». Aux citoyens maliens de l’intérieur et de l’extérieur du pays, le regroupement politique requiert l’implication des uns et des autres afin que le pays puisse retrouver une légalité et légitimité institutionnelle. « La Ligue démocratique pour le changement reste résolument engagée dans la lutte contre la mauvaise gouvernance, l’insécurité, la corruption, le népotisme, le clientélisme ». Et d’inviter ses militants à rester mobilisés pour la défense de la démocratique et de l’Etat de droit au Mali. Au-delà de cette posture que la ligue vient d’adopter, il sied de rappeler que les citoyens sont, de nos jours, divisés au sujet de l’adoption de cette nouvelle constitution. En la matière, la ligue des imams et érudits pour la solidarité islamique du Mali (LIMAMA) a clairement annoncé son opposition à ce projet. Le regroupement religieux sollicite à ce que les plus hautes autorités du pays enlèvent le mot « Etat laïc » qui se trouve dans le projet de la nouvelle constitution. La branche religieuse plaide à ce que le mot « Etat laïc » soit remplacé par le terme « Etat multiconfessionnel » au Mali. Chose qui n’est pas faite. À cette posture s’ajoute l’opposition ferme d’autres regroupements et mouvements politiques qui disent niet à tout projet de nouvelle constitution. Les autorités sauront-elles relever le défi face à tous ces nouveaux adversaires ?
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS