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Opération Serval : La France est intervenue sur la base des informations des services de renseignements

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L’opération Serval au Mali a eu un an. La célébration de cet anniversaire devrait être faite concomitamment avec celle du 20 janvier 2014, fête de l’armée malienne. C’est la volonté des nouvelles autorités. Cet hommage est d’autant plus nécessaire que les Maliens sont unanimes à reconnaître que sans l’opération Serval, le Mali n’aurait peut-être été rayée de la carte du Monde.

 

 

Tout n’est pas parti de rien. Ce sont des hommes et des femmes travaillant dans le domaine des renseignements au Mali comme en France, qui ont tout planifié bien avant les déplacements des forces jihadistes de l’intérieur vers la zone de Bambara Maoudé. En effet, les forces françaises sont intervenues au Mali sur la demande expresse du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, mais après que les services de renseignements français et maliens ont établi que l’objectif des jihadistes était bel bien de faire tomber l’Etat malien. L’inédit était que le président Dioncounda fasse la demande expresse à son homologue français et que ce dernier daigne envoyer des troupes pour contrecarrer l’offensive des jihadistes, qui étaient déterminés à ne pas s’arrêter à Mopti, mais plutôt à Bamako.

 

 

En amont, il faut saluer l’apport important joué par l’ancien directeur général de la Sécurité d’Etat, notamment dans la venue des soldats français au Mali. Ce travail des services de renseignements maliens s’est poursuivi jusqu’à la libération des régions, sinon jusqu’à ce jour. D’après nos informations, les mêmes hommes sont très actifs dans l’organisation des festivités du 20 janvier 2014, en l’occurrence le défilé imposant que Maliens et Français veulent organiser ce lundi 20 janvier sur l’avenue Mali, à ACI Hamdallaye.

 

 

Rétrospective

Au plus fort des opérations de libération des régions du Nord du Mali, 5 500 hommes étaient mobilisés dans l’opération Serval, au Mali et dans la région. Serval aura conduit à l’élimination de près de 400 jihadistes, la destruction de 120 véhicules et la découverte de 220 tonnes de munitions. Mais sur ces quelques 400 jihadistes, hormis Abou Zeid et quelques responsables de second rang, peu de chefs de guerre ont été neutralisés, de l’avis du général Jean-Jacques Borel, ancien commandant de la composante aérienne de Serval, qui était l’invité d’Afrique matin chez nos confrères de RFI.

 

 

Pour le général Vincent Guionie, numéro 2 des forces Serval, les principaux objectifs ont été atteints. «Les faits parlent. [Les jihadistes] ont reçu un rude coup. Ils ne sont plus en mesure d’envahir un pays. On en était là quand même l’an dernier», rappelle-t-il. Mais sur le terrain, l’ennemi n’est pas encore totalement neutralisé, concède-t-il. «Il reste encore des poches. Et comme le disait le ministre de la Défense, la lutte contre le terrorisme est une œuvre de longue haleine», insiste le général Vincent Guionie.

 

 

Après avoir maintenu 3 000 hommes pour sécuriser l’élection présidentielle et les législatives, Serval 3 se réorganise donc désormais pour porter tous ses efforts sur la lutte contre le terrorisme. La France «réarticule» ses forces militaires dans la zone sahélo-saharienne. Il y aura une réduction des effectifs ; dans le même temps, l’armée malienne et la Minusma doivent progressivement prendre le relais. Il s’agit des troupes africaines présentes depuis le début, mais aussi de nouveaux arrivants sous casques bleus, comme des soldats chinois et hollandais. Environ 400 hommes pour chacun de ses deux contingents.

 

 

Côté français, il reste encore 900 hommes à Bamako, 1 400 à Gao, 60 à Kidal, 70 à Tessalit, une soixantaine à Tombouctou et Ménaka. En tout, moins de 2 500 soldats. Paris s’est fixé pour objectif de réduire la présence française à 1 600 hommes à la mi-février puis un millier au printemps. L’allègement a commencé par Kidal, avec le retour au Tchad de 150 hommes d’Épervier, puis le départ du détachement de chasse stationné à Bamako. Trois Mirage 2000, un ravitailleur et le personnel au sol, soit 200 hommes, sont rentrés à Ndjamena fin décembre.

Kassim TRAORE

SOURCE: Le Reporter

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