Le bras de fer semble inévitable entre Ami Kane et l’honorable Oumar Mariko dans l’affaire dite l’opération de déguerpissement. Si le gouverneur est déterminé à poursuivre son opération, le président du parti SADI demande l’arrêt immédiat et invite les commerçants à se battre pour la défense de leur droit.
L’honorable Oumar Mariko, député élu de Kolondièba et président du parti SADI vient de d’entrer dans la danse concernant l’opération de déguerpissement. Le bouillant député, sur les ondes de la radio Kayira le dimanche 31 aout dernier, a invité les commerçants à la mobilisation générale contre cette opération.
Mariko, considéré comme l’avocat des causes perdues, a réaffirmé son soutien total aux commerçants détaillants avant d’annoncer qu’il se battra corps et âme pour que l’opération s’arrête et que ceux déjà déguerpis soient remis dans leur droit par le gouvernement. Le président du parti se plaint notamment des conséquences négatives de cette opération. Selon lui, des milliers de jeunes viennent de perdre leurs emplois.
Les déclarations de l’honorable ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd, car le gouverneur du district a immédiatement répliqué en mettant en garde Mariko contre toute incitation à la violence.
Pour Ami KANE, son opération se poursuivra pour dégager les bordures des grandes artères de la capitale. Déterminée à faire cette opération un succès ; Mme Sacko Ami Kane a annoncé lors de sa rencontre avec les acteurs concernés le lundi 11 aout 2016 qu’aucune pression ne la fera reculer. La loi doit être appliquée. Pour elle, « tout le monde veut un Etat de droit et personne ne veut être victime… »
Avec la détermination de ces deux personnalités, un bras de fer est inévitable. Dans les jours à venir seront cruciaux. Mariko ne va pas lâcher l’affaire et Ami Kane est déterminée à poursuivre l’opération de déguerpissement. Selon certaines indiscrétions, le député de Kolondièba préparerait l’interpellation de plusieurs ministres concernés par cette opération.
Par Y. Doumbia
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OPERATION DE DEGUERPISSEMENT A BAMAKO : Les avis partagés des maliens sur la question
L’opération de déguerpissement entamé par le nouveau gouverneur du district de Bamako, Mme Sacko Ami Kane, le 22 juillet dernier commence à prendre corps.
Ace à cette opération jugée nécessaire pour certains et inopportun pour d’autres, continue à travers la ville de Bamako. Cette opération concerne les grandes artères.L’objectif de l’opération d’assainir les voies publiques. Dans un micro trottoir, les avis des maliens sont partagés.
Abdoulaye Guindo, journaliste : « j’estime que plusieurs déguerpis doivent être recasés dans des endroits appropriés… »
Si cela rentre dans le cadre de l’assainissement de la capitale et de la fluidité de la circulation, je pense que c’est une bonne chose. Comme on le dit souvent, on ne peut faire des omelettes sans casser des œufs.
Cependant, j’estime que plusieurs déguerpis doivent être recasés dans des endroits appropriés, car la plupart avait des autorisations d’installation dument signées par les maires. Donc, pour ne plus que cela se reproduis, il est impérieux que la lutte se fasse à amont, c’est à dire de ne lasser personne s’installer dans les zones interdites.
Nouhoum Sidibé, inspecteur de finances : « Nous devons tous encourager le gouverneur dans ce combat »
Il le fallait.Il y a trop de désordre dans la ville. Nous devons tous encourager le gouverneur dans ce combat. A Bamako, c’est devenu de l’anarchie totale. Les maires ont démissionné souvent même ils sont complices. Je propose au gouvernement de prendre des mesures d’accompagnement pour les commerçants détaillants concernés.
Abdoul Berthé, administrateur: « Ce n’est pas le moment, maintenant que tous les maliens traversent des moments difficiles du à la crise… »
Ce n’est pas le moment, maintenant que tous les maliens traversent des moments difficiles du à la crise depuis 3 ans, le gouverneur pouvait sursoir à ça d’abord.
Elle pouvait attendre la fin de l’hivernage au moins, ce n’est pas vraiment le moment. Le plus urgent aujourd’hui c’est de refaire nos routes. Nous payons les impôts et les péages pour rien. Nous demandons à Amy kane de faire un tour dans les capitales régionales et dans les six communes du district, elle se rendra compte que le plus urgent n’est pas ce qu’elle fait aujourd’hui. Le pays n’a pas besoin de ça maintenant. Les autorités doivent mettre d’abord les citoyens dans des meilleures conditions et les autres arrivent après.
Alassane Dembelé dit Alasko, président du parti ANCD-Mali : « nous condamnons avec la derrière rigueur la décision de déguerpissement de l’actuel gouverneur du district de Bamako »
Au niveau du parti ANCD-Mali, nous condamnons avec la derrière rigueur la décision de déguerpissement de l’actuel gouverneur du district de Bamako. Pour le parti Ancd-Mali, aucun malien ne doit être humilié pour un quelconque étranger. Oui à la politique d’urbanisation de la ville de Bamako, mais non a la destruction abusive des biens de nos braves commerçants. Oui ! Au respect des lois au Mali, mais non a la pensée unique.
Mme Sidibé Dédeou Ousmane, secrétaire générale de la confédération démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) : « Ami Kane a notre soutien total pour faire ce projet une réussite »
Je pense que l’initiative est salutaire et mérite d’être encouragée. Nous savons que le déplacement était difficile sur certaines artères de la ville. Mais avec ce déguerpissement, nous pouvons circuler librement. Je pense que ce projet va au bonheur de tout le monde. Ami Kane a notre soutien total pour faire ce projet une réussite. Mais je demande aux autorités de discuter avec les commerçants concernés en vue de leurs proposer un recasement dans un bref délai pour éviter qu’ils partent au chômage.
Par Y. Doumbia
Source: Nouvelle Expression