C’est par une salve d’ovations que lespremières dames d’Afrique ont accueilli le Secrétaire exécutif d’ONUSIDA, Michel Sidibé, venu leur faire ses adieux. Dans une atmosphère non moins chargée d’émotions, elles lui ont signifié leur gratitude par une distinction pour son accompagnement constant depuis sa prise de fonction à la tête de l’organisation onusienne, non sans lui souhaiter le meilleur pour ses futures responsabilités.
C’était lors de la 22ème assemblée générale de leur organisation (l’Organisation premières dames d’Afrique pour la lutte contre le sida (OPDAS devenue récemment l’Organisation des premières dames d’Afrique pour le développement, OPDAD) tenue le 11 février à Addis-Abeba en marge du 32ème Sommet de l’Union Africaine. Il n’y a donc plus de doute sur le départ de notre compatriote de la tête d’Onusida.Il devrait quitter le poste en principe courant juin, soit plusieurs mois avant la fin de son mandat prévue en janvier 2020. La nouvelle de son départ avait en effet défrayé la chronique dans certaines capitales européennes vers la fin l’année dernière.
Longtemps défenseur d’une démarche centrée sur les personnes en matière de santé et de développement et défenseur de la justice sociale, Michel Sidibé, est devenu le deuxième directeur exécutif de l’ONUSIDA le 1er janvier 2009. Il a le rang de Secrétaire général adjoint des Nations Unies.
La vision zéro nouvelle infection par le VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida de M. Sidibé a concouru à faire progresser la riposte contre le sida. L’objectif de mettre 15 millions de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral à la fin de 2015 a été atteint neuf mois avant le calendrier prévu. L’accès à ces médicaments pour sauver des vies a continué à s’étendre, avec 18,2 millions de personnes sous traitement vers la mi-2016.
Depuis qu’il dirige l’ONUSIDA, de plus en plus de pays ont adopté une approche accélérée par laquelle l’atteinte d’un ensemble de cibles mesurables d’ici 2020 permettra au monde de mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable.
L’engagement de M. Sidibé à promouvoir la santé mondiale a commencé dans son pays natal, le Mali, où il a travaillé pour améliorer la santé et le bien-être des populations touareg nomades. Il a ensuite été nommé directeur de Terre des Hommes. En 1987, M. Sidibé s’est engagé pour le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en République démocratique du Congo et a travaillé pendant 14 ans pour l’UNICEF, supervisant des programmes dans dix pays africains francophones et occupant le poste de représentant national dans plusieurs pays.
Le travail de M. Sidibé lui a valu une forte reconnaissance. Il a reçu des doctorats honorifiques de l’Université Tuskegee, de l’Université Clark, de l’Université de la Colombie-Britannique et de l’Université du KwaZulu-Natal. Depuis 2007, il est professeur honoraire à l’Université Stellenbosch. En 2017, il a reçu la Médaille du Président Emory en reconnaissance de son travail en tant que « défenseur passionné de la santé et de l’humanité ».
En 2012, il a été désigné comme l’un des 50 Africains les plus influents par Africa Report, en 2009, comme l’une des 50 personnalités de l’année par le journal français Le Monde. Il est Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur de France, Officier de l’Ordre National du Mali, Officier de l’Ordre national du Bénin et Chancelier de l’Ordre national du Tchad. Il a reçu une distinction de Saint-Charles de Monaco.
….pour atterrir à la primature ?
La question ne manquera pas d’être sur les lèvres dans les jours à venir au regard de la polémique en cours par rapport au gouvernement et son chef.
Présenté comme un grand ami d’IBK, les rumeurs et même une certaine presse le citaient parmi les tout premiers ‘’premier ministrables’’ de celui-ci au début de son premier mandat. Même si les observateurs les mieux avisés ne le voyaient pas abandonner un poste aussi prestigieux pour un autre aussi précaire que celui d’un chef du gouvernement.
À présent qu’il est libre, apparemment de tout engagement, attendons de voir
Source: lechallenger