A Badialan 1, en commune III du District de Bamako, a eu lieu, Dimanche dernier, le lancement de l’ONG Association des Filles-Mères (ONG-ADFM). Une structure qui lutte contre la stigmatisation des jeunes filles devenues mamans.
Assalou Cissé a 18 ans et est mère d’un enfant. Elle est tombé enceinte l’année dernière, à 17 ans. Depuis l’homme qui l’a enceinté a pris la tangente. ‹‹ Je ne le voyait pas lors de ma grossesse. Il ne répondait plus à mes appels ni à mes messages et aussi me donnait pas d’argent pour les consultations››, raconte la jeune fille. Assalou a dû arrêter ses études alors qu’elle venait d’avoir le DEF pour s’occuper de son enfant. Beaucoup d’adolescentes au Mali sont dans le même cas qu’Assalou. C’est pourquoi, à l’initiative de M. Bamoussa Koné, une organisation a été créée pour aider ces filles-mères. ‹‹Après des sondages et d’enquêtes, nous avons trouvé que des centaines de filles de 14, 15 et 16 ans sont déjà maman, c’est ne pas normal. Ça cause des sérieux problèmes aux filles et leurs familles. C’est suite à cela que nous avons initié cet ONG››, explique Mme Sangaré Aicha Koné, présidente de l’organisation. Les causes du phénomène fille-mère, selon Kadidia Kouyaté, Secrétaire Générale de l’ONG, sont entre autres, la prostitution, la pauvreté, l’abus sexuel, le manque de communication entre mère et fille et aussi les viols. Quant aux conséquences, elles portent sur l’éducation des enfants nés dans ces circonstances, et qui grandissent parfois sans connaitre leurs pères, mais aussi l’exclusion sociale des filles mères et de leurs enfants. Pour pallier au phénomène, l’ONG ADFM, propose quelques solutions : l’abstinence, la contraception, la sensibilisation, la formation, l’autonomisation économique des filles mères, l’assistance… ‹‹Les Filles-mères ne doivent pas être exclues, dénigrés ou jugés par la société par contre elles doivent être conseillées et servir de leçon pour les autres filles. Elles ont droit à la liberté, à la santé, à la protection, à l’habillement et au mariage comme toute autre fille››, a moralisé la Secrétaire Générale. Afin d’insérer les filles-mères dans le processus de développement économique et durable, L’ONG compte mettre en œuvre, un centre d’étude d’éducation sexuelle, organiser des formations professionnels, en garderie d’enfants et crèches et sur des activités génératrices de revenus. A en croire, M. Chaka Coulibaly qui a représenté le Ministre de la santé et du développement social, l’ONG pourra compter sur l’accompagnement du gouvernement à travers leur Ministre. Au grand plaisir d’ Assalou Cissé qui incite toutes les bonnes volontés à accompagner cet ONG qui lui a permis de reprendre le chemin de l’école en lui octroyant un baby-sitter qui s’occupe de son enfant.
Aly Asmane Ascofaré
Source : Canard Dechaine