La liste des candidats au poste de Directeur général de l’ORTM est close depuis le 11 février dernier. Ils seraient plus d’une vingtaine à briguer la tête de la maison de Bozola.
L’État devra choisir un dirigeant consensuel pour redresser la barre d’une structure à la peine, tant sur le plan technologique que social avec des travailleurs qui luttent pour améliorer leurs conditions de travail et des réformes qui ont du mal à se faire. Au niveau du département de l’Économie numérique, de l’information, et de la communication, chargé de gérer cet appel à candidatures, on garde secrète la liste de postulants. Cheik Oumar Maïga dit Gilbert, secrétaire général, est clair : « nous ne révélons la liste à personne. C’est une commission qui sera chargée de faire le dépouillement », déclare-t-il. Sur son bureau, le tas de dossiers est conséquent et selon les indiscrétions, plus de 20 personnes souhaitent s’asseoir dans le fauteuil laissé libre par Bally Idrissa Sissoko, limogé en janvier. On peut citer, entres autres, Salif Sanogo, Alassane Souleymane, ou encore Makanfing Konaté, qui a entrepris une véritable campagne médiatique, , et les anciens ministres Manga Dembélé et Sidiki N’fa Konaté, tous de la maison.
Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, Sidiki N’fa Konaté, aujourd’hui conseiller à la communication du président Issiaka Sidibé, ne veut pas commenter sa candidature. Comme la plupart des postulants, il préfère faire profil bas et rappelle que l’« appel à candidature est sous le sceau de la confidentialité ». Il se murmure pourtant, et surtout à l’ORTM, que l’ex-DG, devenu ministre de la Communication dans le dernier gouvernement d’Amadou Toumani Touré (ATT), serait l’un des favoris, même si nombreux sont ceux qui lui reprochent une « gestion de 14 ans qui a montré ses limites », selon le mot d’un de ses anciens collaborateurs.
Siratigui Traoré affirme quant à lui avoir été le premier à déposer sa candidature. L’actuel directeur national de la radio rurale de l’ORTM, qu’il intègra en 1981, détenteur d’un master II en communication pour le développement, veut relever le défi d’un ORTM au service de la diversité culturelle du Mali. Il fait partie des « vieux de la vieille », ce qui est à la fois un avantage, au regard de son expérience et de sa connaissance de la « boîte », comme un handicap, pour celui qui approche de l’âge de la retraite. « J’ai franchi toutes les étapes, c’est pour cela que je pense que j’ai une lourde responsabilité d’expliquer aux générations futures l’éthique de l’entreprise », explique-t-il.
Lui, revendique sa jeunesse pour faire changer les choses.
Allassane Souleymane, jusqu’il y a peu conseiller technique au ministère de tutelle, a également fait ses classes à Bozola. La quarantaine à peine entamée, il cumule une expérience de présentateur du JT, mais aussi de gestionnaire à la tête de la Chaîne 2. Diplômé du CESTI, il assure vouloir « manager avec une gestion axée sur la planification et les résultats ».
Le dernier de ceux qui ont accepté de se livrer, c’est Alioune Ifra Ndiaye. Après un très bref passage à l’ORTM, le créateur du Blonba, de Wokloni Studio et de plusieurs émissions à succès veut « mettre les agents dans une dynamique de mieux être pour créer et animer un outil moderne et attrayant pour le téléspectateur et l’auditeur ». L’ingénieur culturel, également titulaire d’un DESS en relations interculturelles de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), mise sur son expérience d’ancien contractuel de l’ORTM et réfute le fait qu’il faille être « fonctionnaire » pour avoir le poste. « Je suis une compétence malienne », déclare celui qui revendique « une très grande connaissance du public malien ». Reste à savoir si le choix sera basé sur les compétences réelles, ou sur d’autres considérations, plus politiques…
La rédaction