Soumeylou Boubèye Maïga est aujourd’hui sous le feu des critiques. Après les leaders religieux et les opposants, ce sont les cadres du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali, qui s’attaquent frontalement au chef du gouvernement. La lettre ouverte publiée par le député Moussa Diarra de la commune IV est assez illustrative.
Sans ménagement, l’élu de la Nation exige la démission du Tigre de Badalabougou. Avant lui, c’est le député élu à Kita, un autre élu du Rpm, qui plaidait pour le vote d’une motion de censure contre son gouvernement. Ces élus disent ainsi tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Ils ouvrent ainsi la voie à une démystification de Soumeylou Boubèye Maïga.
Jamais l’homme n’avait été autant acculé. Jamais il n’a été frontalement combattu, tant il faisait peur. La seule évocation de son nom faisait trembler les murs.
Ancien Directeur général de la Sécurité d’Etat, il se murmurait à Bamako que Soumeylou Boubèye Maïga avait un «dossier» contre toute la République. Ce mythe est renforcé par sa discrétion et le fait qu’il ne laisse jamais transparaître son émotion.
Problème : sa nomination à la tête de la primature l’a affaibli et il s’est sabordé. Sa façon de conduire les affaires publiques l’a mis à dos avec sa propre majorité.
Fragilisé par le manque de résultat de son gouvernement, surtout sur le plan sécuritaire, Soumeylou Boubèye Maïga est aujourd’hui attaqué par des personnes qui lui vouaient un respect qui frisait l’obséquiosité.
Démystifié et balloté de toute part, le Tigre a perdu toutes ses dents et son rugissement ne fait plus peur. À moins qu’il ne se réincarne à nouveau. Ce qui n’est pas au-dessus de ses capacités.
Abdrahamane Sissoko
Le Wagadu