La MINUSMA a animé le jeudi 14 novembre 2019 son traditionnel point de presse au QG de la Mission sis à Sénou, sur la route de l’Aéroport. Cette conférence de presse était animée par le porte-parole de ladite Mission, Olivier SALGADO qui avait un invité en direct de Tombouctou, Ricardo MAYA, Chef du bureau de la MINUSMA de la région.
M. SALGADO a profité de l’occasion pour faire une mise au point face à la polémique suscitée dans le pays par le lancement des travaux de construction de la nouvelle piste de l’aérodrome de Kidal.
Selon lui, cette piste d’atterrissage qui verra le jour dans environ huit mois répond à des besoins opérationnels majeurs à Kidal.
Les travaux en cours, a-t-il expliqué, permettront de participer de façon significative, au désenclavement de la ville et de la région.
La piste sera en latérite, conforme aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO). La nouvelle piste de Kidal sera longue de 1 800 mètres sur 40 de large. Elle sera construite par la MINUSMA et Barkhane qui, dans le cadre de leurs mandats respectifs, soutiennent le Mali et participent à sa sécurité.
Le projet est financé par la MINUSMA pour un montant de 3,5 millions de dollars, dont 2,7 millions proviennent du Fonds fiduciaire de la MINUSMA et le reste, du budget propre de la Mission. Les pays contribuant à ce projet sont l’Allemagne, le Canada et le Royaume uni.
Ce qui est évident, c’est que cette piste permettra à la MINUSMA de mieux répondre aux demandes de transport des autorités maliennes et des services de l’État à destination et en provenance de Kidal. Un service fourni par la MINUSMA qui présente actuellement des limitations en raison de l’espace limité des hélicoptères, mais aussi d’apporter un appui aux autorités nationales ainsi qu’aux partenaires humanitaires et du développement.
Par exemple : le mouvement d’anciens combattants de la région de Kidal vers les centres de formation FAMa dans le Sud est actuellement soutenu par des trajets en hélicoptère, à un coût élevé et imprévu pour la MINUSMA. Dans le même esprit, l’accessibilité de Kidal par avion permettra aux agences des Nations unies et autres partenaires clé participant à des projets humanitaires d’accéder plus facilement à la zone, en utilisant également la capacité disponible sur les vols réguliers prévus.
Il convient de noter avec M. SALGADO que l’ancienne piste située à l’Est de Kidal, avait déjà été modernisée à deux reprises par la MINUSMA. Elle avait été saccagée en avril 2016, un mois après sa réparation et est aujourd’hui inutilisable. Pour ce troisième appui, les autorités, les groupes signataires et la société civile de Kidal ont été largement consultés et ont apporté leur soutien au projet avant le lancement des travaux. Les travaux sont exécutés en étroite collaboration avec le Gouvernement malien, l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC), les autorités locales, les groupes signataires et la société civile de Kidal.
Il a souligné que cette réalisation ambitieuse menée grâce à un important appui financier de l’Allemagne est également un outil majeur qui bénéficiera pour le long terme à l’ensemble des populations maliennes.
De même, la MINUSMA a aussi contribué à l’ajout d’installations d’atterrissage pour les hélicoptères à Tombouctou ainsi qu’à l’entretien de l’aérodrome environnant, notamment en coupant les arbres et l’herbe, pour que les opérations aériennes s’effectuent en toute sécurité.
Son appui a aussi consisté à l’élargissement de l’aire de trafic civil à Mopti ainsi qu’à la construction d’un hangar de maintenance et à l’installation d’équipements à rayons X, tout en maintenant la piste environnante exempte de végétation. Il s’agit aussi de la maintenance de la piste non pavée à Tessalit.
Ces réhabilitations dans le pays, joints à la coopération quotidienne entre la MINUSMA et les autorités maliennes à l’aéroport de Bamako-Sénou, sont des appuis cruciaux et représentent un investissement conséquent pour le renforcement des capacités opérationnelles de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile du Mali (ANAC).
Pour sa part, Riccardo Maia, Chef du bureau de la MINUSMA à Tombouctou, qui est intervenu par vidéo-conférence a basé son intervention sur le retour dans réfugiés dans la région. De son intervention, il ressort qu’il y a 2 089 réfugiés qui sont revenus entre le mois de février et le mois de mai de Koigouma, une localité située en plein désert où bon nombre d’éléments de cette communauté avaient adhéré à Ansar Eddine à l’époque et ont rejoint après le HCUA. Ce retour s’était fait avec l’appui de la MINUSMA et du HCR conjointement qui ont réalisé un forage de plus de 100 mètres de profondeur. «Ce que nous avons vu à Koigouma est très positif» a dit M. MAIA de retour de mission dans la localité.
Par Abdoulaye OUATTARA