À titre de rappel, c’est le samedi 23 mars que plus de cent Peulhs ont été massacrés dans le village d’Ogossagou-peulh. Du jamais vu dans notre pays. Des jeunes, des vieux, des enfants, des femmes enceintes. Rien, ni personne n’a été épargné. Les habitations et les greniers brûlés. Un véritable carnage. Aurait-il pu être évité ? Peut-être.
En tout cas, la veille, déjà, des chasseurs de la milice avaient été aperçus non loin, en train de mettre le feu à des concessions de Peulhs déplacés de Bombou (Commune de Madougou), installés aux abords de la ville. Ils sont ensuite rentrés dans le marché et ont sommé tous les Dogons de quitter la foire afin de trier les Peuls qui restent, selon un habitant de la ville. Ils se sont ensuite postésau niveau des sorties de la ville de Bandiagara pour empêcher tout Peulh d’en sortir.
Par ailleurs, très tôt le matin, le village de Djombolo, situé à 5km de Bandiagara, avait été attaqué. Bilan : 4 morts et des greniers brûlés. Au même moment, trois jeunes de Bandiagara allant chercher de l’herbe à Djombolo, à moto trois roues(katakani), ont sauté sur une mine qui a fait 1 mort sur place et 2 blessés conduits en urgence à Sevaré. Malheureusement, un est mort en cours de route. Vers 15h sont arrivés sur place les éléments de Dana Amassagou.
La situation était, déjà, la veille, très tendue, et il fallait craindre le pire, selon plusieurs sources. Les mêmes sources confirment que cette situation était bien prévisible suite au communiqué de Dan Na Ambassagou en date du 20 mars 2018. Une déclaration claire pour ceux qui connaissent le mouvement. Toute menace proférée par cette milice a toujours été mise en œuvre.
M.T
Source: Nouvelle Libération