Dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14, le village martyr a de nouveau été le théâtre d’un massacre de grandeur ampleur avec, cette fois, 70 morts, tous des habitants et non combattants, selon les estimations les plus approximatives.
Face à ce nouveau drame, le président de la République serait entré dans une colère noire, devant la récurrence des massacres intercommunautaires, qui se sont multipliés, ces dernières semaines, et face à l’évidente incapacité des forces de sécurité d’y faire face.
Le chef de l’Etat est rattrapé par ses propos, tenus il y a un an et à propos du même village d’Ogossagou. En effet, la localité avait déjà été frappée, il y aura presqu’un an dans un mois, le 23 mars 2019, faisant 160 morts. IBK s’y était rendu, accompagné du chef d’état-major général des armées, le Général Abdoulaye Coulibaly ainsi que les autorités régionales et locales.
IBK, assis face aux caméras de la télévision nationale, avait vertement tancé le patron des armées debout à ses côtés, en le menaçant de le relever de ses fonctions, si jamais pareille horreur survenait.
La scène surréaliste et humiliante, du chef des armées dans une posture obséquieuse, les bras croisés comme le cancre de la classe, copieusement sermonné par un IBK, en verve, avait été passée en boucle sur les chaînes nationales. Visiblement, pour souligner la fermeté du président de la République.
Mais l’agenda des assaillants d’Ogossagou vient de remettre l’ouvrage sur le métier. Le président de la République tiendra-t-il parole et va-t-il limoger le Général Abdoulaye Coulibaly, qui n’a visiblement pas réussi, comme il s’y était engagé, à empêcher que le même village subisse le même sort tragique, comme il y a juste un an ? Ou le Général, reconnaissant avoir failli, rendra-t-il de lui-même le tablier ? Les prochains jours nous édifieront.
Mohamed Ag Aliou
Source: Nouvelle Libération