Alors que la contre saison est compromise par la mauvaise gestion et qu’un péril certain plane sur la prochaine campagne agricole dans la zone de l’Office du Niger, le PDG Mamadou M’Baré Coulibaly n’a rien trouver de mieux que de se glisser sous les projecteurs exhibant son flanc le plus photogénique, histoire d’abroutir davantage les plus naïfs. Objectif ? Faire croire au président Ibrahim Boubacar Kéita que tout est rose sur du faux. Nous avons mené notre enquête.
Nous sommes Décembre 2017, et il est connu de tous que cette période correspond à celle réservée généralement à la préparation des parcelles pour la contre saison. Au lieu de s’y atteler, le PDG et son équipe s’occupent à des vétilles et tentant maladroitement de détourner le regard sur les réalités catastrophiques liées à sa mauvaise gestion. Aujourd’hui, nul n’ait besoin d’être spécialiste pour savoir que le niveau actuel des eaux ne permet pas aux exploitants agricoles de l’Office du Niger de bénéficier des cultures de contre saison.
Après une saison chaotique due au manque d’eau et à l’insécurité grandissante dans certaines zones de production, les exploitants de la zone Office du Niger méditent sur leurs maigres résultats surtout, dans le delta centrale du Niger.
Pourquoi le PDG de l’office va-t-il jusqu’à nier l’évidence ?
En effet, lors du dernier conseil d’administration, le PDG Mamadou M’Baré Coulibaly affirme qu’il projette une production de 1 millions 121 mille tonnes de riz paddy en 2018. C’était le 21 décembre 2017 à Ségou devant des administrateurs muets comme des carpes.
« Méfier vous des chiffres surtout lorsqu’ils sont alignés par les premiers responsables ! Parfois, ils ne veulent rien dire et ne correspondent qu’à leurs désirs » l’auteur de cette mise en garde est un économiste chevronné dans les Universités Européennes. Donc à quelques milliers de kilomètres de Ségou, où un PDG s’initie au jeu, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly.
« En réalité, ce conseil d’administration, n’était rien d’autre qu’un marché de dupes entre le PDG et les administrateurs venus généralement écouter des balivernes » nous a confié un expert bien introduit. Notre interlocuteur estime que la gestion chaotique de l’actuel PDG est entrain de conduire l’Office du Niger dans une autre crise plus explosive. Il n’est pas le seul à nous mentionner les contres vérités et les contre performances du PDG « préoccuper plutôt à faire endormir ses administrateurs.» Ajoute un autre sous le couvert de l’anonymat.
Notre dernier interlocuteur nous a laissé entendre que les producteurs de la Zone office du Niger ont plusieurs fois alerté les plus hautes autorités sur des problèmes superbement ignorés par le PDG Coulibaly. « Il n’a jamais été à l’écoute de nos problèmes » S’empresse de nous faire remarquer un responsable paysan.
Au delà du crime d’incompétence, un fort soupçon de magouille, de clientélisme et de népotisme sévit allégrement à la Direction générale de l’Office devenue une vache à traire sans modération. A titre d’exemple, il nous a été rapporté de sources crédibles, le cas de recrutements complaisants récemment intervenus au sein de cette administration hors du commun.
En effet, pour faire plaisir aux membres de son conseil d’Administration, le PDG a simplement mis sur le marché près de 135 postes à pourvoir. Une offre que l’Office du Niger (O.N) du Mali met sur le marché de l’emploi à travers un vaste recrutement. Une aubaine toute trouvée pour écarter les plus méritants et caser les « protégés » des amis, fils et autres petits copains et copines.
Après avoir « assassiné» le slogan «d’égalité des chances » si cher au président de la République, le PDG Coulibaly et ses amis ont initié un véritable jeu trouble.
En effet, presque tous les profils (agents techniques d’agriculture, techniciens d’agriculture, ingénieurs d’agriculture, économistes planificateurs, techniciens, dessin bâtiment, spécialiste système informations géographiques, techniciens et ingénieurs informatiques, gestionnaires, ingénieurs top ou géo-aménagistes, ingénieurs hydrauliciens, comptables, secrétaires, employés de bureau, mécaniciens, chauffeurs, électriciens, plantons, gardiens, manœuvres, communicateurs…) étaient concernés.
A travers un stratagème rondement mené, les candidats n’avaient que 4 jours pour constituer leurs dossiers. Rappelons que c’est seulement le jeudi 25 février 2016 que les offres ont été diffusées et, seulement sur les réseaux sociaux, alors que la date limite de dépôt des dossiers était fixée au 29 février 2016, les emplois devant être pourvus le 1er mars 2016.
Pourtant, certains responsables découvrent, tout ahuris, que leurs services sont concernés, alors qu’ils n’ont pas exprimé de besoins parce qu’ils sont déjà débordés par leurs effectifs pléthoriques.
Peu avant, le PDG, dans sa boulimie, mettait la pression sur les administrateurs afin d’autoriser le recrutement du personnel. Un personnel de trop. Le prétexte trouvé est tout simple. Il se livre au décompte macabre du personnel décédé en y ajoutant les retraites, les démissions et «les profils des vrais besoins» !
Curieusement, le service juridique est ignoré malgré que les litiges et contentieux soient de plus en plus nombreux dans la zone de l’Office.
Sur plus de la centaine de personnes à recruter, aucun juriste» !
Comment donc, avec un tableau si sombre et lourd de conséquences, le PDG de l’Office peut il vouloir escalader le mûr de la transparence ?
En attendant la sanction que prévoit de lui infliger le ministre de tutelle, Mamadou M’Baré Coulibaly devrait songer à plier bagages au risque d’être défenestré.
Harouna Niang
La Dépêche