L’office du Niger traverse un moment pas glorieux. Censée être le noyau de l’agriculture malienne, la structure serait sur le point de sombrer. La situation semble critique au point qu’un collectif a vu le jour et exige un certain nombre de choses afin que l’office puisse trouver sa stabilité d’antan. Au pire des cas, l’office risque de sombrer
Pour cela, dans une mettre adressée au Premier Ministre, le collectif n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il exige entre autres « le renvoi du Pdg, Mamadou Mbare Coulibaly pour avoir coulé l’office du Niger, – le remboursement par le Pdg et le Daf des 400 millions donnés a un avocat maitre Baber Gano sans un support (contrat) sans l’implication du chef service juridique, -le départ du Daf, Oumar Touré qui est sans diplôme parmi d’autres agents de l’office, -le remboursement de 1 milliard de f cfa prévu pour aménager les terres en 2018 par IBK, non disponible à la Bdm- Sa aujourd’hui
Dans ladite lettre, le collectif explique de long à large les causes qui ont amené cette situation catastrophique. Ainsi, « En 1994, face à des charges excessives, une grande restructuration s’est imposée. De 1 600 agents, le personnel a été compressé jusqu’à 400 agents. Les secousses (familles disloquées, chefs de famille devenant fous ou passant de vie à trépas subitement etc..) sont encore ressenties. Face à de nouvelles missions depuis 20 ans et à un engagement des agents et des producteurs, soutenus par l’Etat malien et ses partenaires, l’Office du Niger a toujours développé, autour de 500 agents, avec une sante financière jamais égalée. C’est la preuve qu’en Octobre 2016, lorsque le dernier PDG arrivait, les états financiers qui étaient au vert renseignaient plus de 4 milliards de F CFA dans les comptes courant propres à l’entreprise, pour des engagements ne dépassant pas un milliard de FCFA. Aujourd’hui, 24 mois plus tard, la situation s’est détériorée, avec trois éléments constitutifs, qui nous obligent à vous alerter, pour faire changer de cap dans notre entreprise, sinon les conséquences qui s’ajouteront à un front sociopolitique déjà bouillant n’aspireront pas à de lendemains meilleurs pour notre pays. 1- Un vaste recrutement inopportun s’est opéré en 2017, inopportun par rapport aux charges de fonctionnement de l’entreprise et dans lequel la direction générale a joué les prolongations jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, puisque des recrutements (une vingtaine) se sont faits en catimini, cette fois sans l’implication du service administratif qui est incapable de vous dire exactement combien d’agents sont embauchés à l’Office du Niger. Tantôt 740, tantôt 775, tantôt 800 agents dont certains, au mépris de l’Accord d’Etablissement sont bombardés directement Chefs de division, un rang qui englouti des charges énormes pour l’entreprise, sans compter une multitude de faux diplômes qui entourent ces recrutements sauvages et sans l’implication des services Ressources Humaines et Administratif. Le spectre de la compression est sur la tête de tous les agents, puisque depuis deux mois (Septembre et Octobre), les salaires qui sont gardés dans un compte spécial sont en souffrance, et la DAF est obligée d’aller faire le pied de grue au Ministère des Finances pour obtenir un mandatement ou une lettre recommandée. 2- Le Programme Présidentiel du Chef de l’Etat a été malmené et on a menti à Son excellence Ibrahim Boubacar Keita… »
Le président IBK bluffé
Toujours dans la même lettre, il ressort que des mensonges grotesques ont été racontés au président IBK par les responsables de l’office, au bénéfice du fait que tous les comptes sont au rouge, l’audit Interne de l’entreprise s’est mis en branle et est empêchée de faire son travail, depuis qu’ils ont su la situation exacte du compte BDM- SA dans lequel, le Président de la République a octroyé 2 milliards pour réhabiliter le barrage de Markala (un milliard) et aménager des terres (un milliard).
Aujourd’hui, nous confie la lettre, « le barrage a été réhabilité, mais le hic c’est que les prestataires (la moitié) ne sont pas payés. Le montant de 200 millions qui reste des 1 milliards ne suffit pas pour les payer tous, tandis que des prestations qui n’ont rien à voir avec la réhabilitation du barrage de Markala l’ont été pourtant dont une seule de 449 millions à une entreprise appelée DANAYA. – Des 1 milliards de l’aménagement des terres dans le compte BDM.SA 0916-94, en dehors de 79 millions dépensés pour l’étude d’un avant-projet, les fonds ont été dilapidés pour autres choses et pas un mètre carré n’a été aménagé. 3- L’Office du Niger dispose de son service juridique depuis belle lurette. A un moment donné, il a signé un contrat d’assistance judiciaire avec le Cabinet de Maitre Hamidou Diabaté, Avocat, contrat qui ne dépassait pas un forfait annuel de 10 millions de F CFA et qui prenait tout en compte. En Mars dernier, l’Office du Niger a resilié le contrat pour l’attribuer le 1er Avril 2015 au Cabinet de Maitre Baber Gano, Avocat. Dans ce contrat dont le montant a évolué à 15 millions de F CFA par an et tacite reconduction, tout y est clair, et ce montant prend tout en compte : suivi de procédure judiciaire, défense des intérêts de l’ON, étude de dossier et avis juridique, plaidoirie, assistance, rédaction d’actes, rédaction de mémoire, interprétation de textes, formation des agents d’encadrement et des paysans sur les textes organiques, audit juridique et même recouvrement de créances de l’Office du Niger. A ce dernier niveau (recouvrement, l’ON lui permet, dans le contrat de gagner, outre ces 15 millions par an, au moins 10 % s’il rapporte jusqu’à 5 millions, 5 % entre 5 et 10 millions et 2,5 % pour des sommes recouvrées par ses soins à plus de 10 millions. Malheureusement, le Cabinet de Maitre Baber Gano n’a jamais formé les agents, ni les paysans sur les textes organiques. Le Cabinet de Maitre Baber Gano n’a jamais recouvré des créances de l’Office du Niger. Pire, indépendamment des 15 millions annuels, le Cabinet de Maitre Baber Gano s’est octroyé, en 2017 et 2018 par virement bancaire, en trois tranches, plus de 400 millions de F CFA, sur la base de courriers entretenus entre lui et le PDG uniquement, n’ayant impliqué ni le Service Passation de Marché (SPM), ni le Service Juridique. Pour comprendre cette évasion de fonds l’on expliquerait maintenant à l’Audit Interne que c’est une assistance du Cabinet de Maitre Baber Gano à soulager l’Office du Niger du payement de certains arriérés que l’INPS réclamerait à l’ancien Office du Niger (avant la restructuration), situation en réalité réglée par le département des finances auquel l’office du Niger avait déjà fait un rapport circonstancié. Non seulement, il n’existe aucun contrat qui atteste ce payement, car le seul contrat qui existe entre l’Office du Niger et lui, est devant vous, mais aussi il est clairement stipulé que les 15 millions que le Cabinet de Maitre Baber Gano gagne dans l’année renferme ».
Aujourd’hui, plus que jamais certains sont décidés à en finir avec cette situation qui perdure dans cette structure. Dans les jours à venir, le collectif s’apprête à mettre à nu toutes les malversations faites par le Dg et ses proches dans les jours à venir.
Dougoufana Kéita
Source: La Sirène