Florence Parly, ministre française des Armées, a annoncé que la France et ses alliés mèneraient de nouvelles opérations militaires dans une zone à cheval entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, régulièrement secouée par des attaques terroristes.
La France ainsi que ses alliés du G5 Sahel entendent intensifier leurs opérations militaires dans la zone dite des trois frontières – Mali, Burkina Faso, Niger – théâtre ces dernières semaines d’une série d’attaques terroristes.
«De nouvelles opérations vont se développer dans les prochaines semaines dans cette zone très particulière des trois frontières», a annoncé le 20 janvier depuis Bamako la ministre des Armées, F. Parly, à l’issue de son entretien avec le président malien Ibrahim Boubacar Keita.
En tournée dans la sous-région, la ministre a été reçue par le chef d’Etat malien avec ses homologues estonien, portugais et suédois.
La France tente en effet de convaincre plusieurs pays européens de rejoindre la force Takuba dont le rôle assigné est de venir notamment apporter un soutien de l’armée malienne dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Pour l’heure, seule l’Estonie avait confirmé sa participation à cette future coalition de forces spéciales européennes.
Le déplacement de F. Parly dans la région intervient un peu plus d’une semaine après le dernier sommet du G5 Sahel organisé à Pau au cœur duquel figurait notamment l’épineuse question de l’avenir de la présence militaire française dans la région dont la légitimité est contestée.
À l’issue du sommet, les chefs d’Etat du Niger, du Tchad, de Mauritanie, du Burkina Faso et du Mali, invités par le président français, ont notamment «exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel» – une réponse à la montée d’un sentiment anti-français dans la région, qui était réclamée par Paris.
Le président français et ses homologues africains ont par ailleurs convenu de mettre en place, pour coordonner leur action, «un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel» baptisé «Coalition pour le Sahel», rassemblant le G5 Sahel, la force Barkhane et les pays partenaires.
Les dirigeants ont décidé de «concentrer immédiatement leurs efforts militaires dans la zone des trois frontières» (Mali, Burkina, Niger) «sous le commandement conjoint de la Force Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel», où se sont concentrées les attaques ces derniers mois, en ciblant en priorité l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
Entre temps, les résultats des opérations menées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme se font attendre.
La situation sécuritaire reste en effet explosive. Il y a encore peu, le 9 janvier, le Niger était frappé par une attaque terroriste à Chinégodar, près de la frontière malienne.
Selon un dernier bilan annoncé le 12 janvier par les autorités nigériennes, 89 soldats ont été tués. Il s’agit du pire attentat pour le Niger encore meurtri par l’attaque d’Inates commise le 10 décembre dernier et qui avait coûté la vie à 71 soldats.
Les deux attaques avaient été revendiquées par Daech.
Le Niger ne fait malheureusement pas office d’exception: le Burkina Faso, le Tchad et le
Mali sont également les cibles régulières d’attaques terroristes.
Dans ce dernier pays, 52 soldats maliens et un civil ont perdu la vie lors d’une attaque revendiquée également par l’EIGS visant le camp d’Indelimane, dans le nord-est du pays.
Source: perspectivesmed