Un convoi d’une dizaine de bus, escortés par les forces de sécurité algérienne, était en direction de Tamarasset, dans l’extrême-sud du pays, vendredi 6 octobre. RFI a pu entrer en contact avec plusieurs migrants alors qu’ils se trouvaient à bord de ces véhicules. Ils affirment avoir été arrêtés sans explication.
Après leur arrestation, les migrants ont été envoyés au camp de Zéralda, à une trentaine de kilomètres d’Alger. Ibrahim, originaire du Mali, y a passé la nuit. Il assure qu’aucun matelas, qu’aucune couverture ni nourriture ne lui ont été proposées.
« C’est une déception (…) de voir que des Africains comme nous nous offrent ce genre de traitement pour la simple raison qu’ils ne partagent pas la même couleur de peau », se désole-t-il.
Ces migrants sont originaires du Mali, du Cameroun ou encore du Liberia. Mais c’est vers le Niger qu’ils seront envoyés. C’est ce qui leur a été expliqué. La plupart affirment ne pas connaître le motif de leur expulsion.
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Abdelmoumen Khelil est secrétaire général de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme : « Etant donné que ces opérations n’ont aucune base juridique, il est tout à fait légitime de penser que ces pratiques-là sont des pratiques discriminatoires, voire racistes », estime-t-il.
En septembre, Alger avait déjà procédé à des vagues d’expulsions similaires. Les premières depuis neuf mois, sans que les autorités ne donnent d’explication.
RFI