Apparemment, les choses ne semblent pas avancer à Alger entre les différentes parties maliennes en conflit. Lesquelles sont présentes dans la capitale algérienne pour des séances préparatoires du 5e round des pourparlers dont l’ouverture est  annoncée  «  incessamment « .

Parmi les points qui devaient être discutés pour y parvenir figure celui relatif à un accord de cessez-le-feu pour préparer sereinement la reprise des négociations. Cependant, il semble qu’une fois de plus, les séparatistes ont décidé de faire monter les enchères. Du coup, il y a un réel blocage obligeant le report des travaux au lundi prochain.

Les négociations pour un éventuel accord de cessation immédiate des hostilités initiées par la MINUSMA dans le cadre des travaux du comité de suivi et d’évaluation, prévu par l’accord préliminaire de Ouga  du 18 juin 2013, n’ont débouché sur rien du tout.

C’est du moins ce que dit une source que nous avons jointe au téléphone dans la capitale algérienne. Ainsi, les autres membres des délégations des mouvements armés devant participer au 5e round des pourparlers inter-Maliens d’Alger n’ont toujours pas effectué le déplacement. La raison est toute simple : en effet, bien que vaincus et boutés hors de nombreuses localités du nord du pays par les mouvements favorables à l’unité du pays, les séparatistes ont profité des rencontres préparatoires d’Alger pour émettre de nouvelles exigences.

C’est ainsi qu’avant la reprise des discussions pour le 5e round des pourparlers, ils ont demandé que les localités de Tessit, Tarkin, Tabrichatt, Almoustrat, bref toute la vallée du Tilemsi, leur soient restituées. Ils ont aussi voulu remettre sur la table l’accord partisan signé avec la MINUSMA prévoyant l’établissement d’une  » zone temporaire de sécurité  » incluant Tabankort. A cela s’ajoute la libération immédiate et sans condition de  tous leurs éléments faits prisonniers  lors des différents combats.

De leur côté, les unionistes ne se sont pas laissés faire. Ils accusent la MINUSMA et Barkhane de partialité en ce sens qu’elles ferment les yeux sur les agissements des séparatistes. Ils disent que ces forces les ont même menacés de ne pas marcher sur Anefis alors qu’ils étaient à quelques kilomètres de ce lieu qui constitue l’ultime verrou avant Kidal.

Pour eux, il n’est pas nécessaire de signer un autre document pour que les armes se taisent dans cette partie du pays, mais le respect de ceux déjà signés dont la mise en œuvre n’a jamais eu lieu. Ils demandent  aussi la prise en charge par la MINUSMA des blessés de Gao et une plus grande partialité.

L’autre point de blocage, selon notre source, les réunions dans le cadre du CES se font de manière séparée.

Ce que dénoncent les unionistes qui estiment que c’est une différence dans le traitement qui doit être levée. Bref, le démarrage du 5e round des pourparlers, qui doit déboucher sur un accord de paix, ne semble pas pour demain au regard des nombreuses  difficultés qui se dressent devant les acteurs. La médiation internationale a fort à faire pour que les parties puissent raccorder leurs violons.

 Massiré Diop

 

Source:  L’Indépendant