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Nouvelle bravade terroriste au Mali

Au moment où s’ouvrait le 31e sommet de l’Union Africaine hier à Nouakchott, un nouvel attentat frappait le Nord du Mali : une embuscade tendue aux soldats de l’opération Barkhane à Gao. Il y aurait, selon un bilan encore provisoire, quatre morts et vingt-trois blessés parmi les civils et quatre soldats français de Barkhane blessés.

Cet attentat s’ajoute à celui de Sévaré vendredi au quartier général de la force G5 Sahel. Une attaque à la voiture piégée revendiquée, précise Le Républicain à Bamako, par l’alliance djihadiste d’Al-Qaïda dirigée par Iyad Ag Ghali. « Le bilan fait état de 3 morts dont un civil. Des suspects ont été également arrêtés par les forces armées maliennes dont les hélicos ont survolé la ville pendant longtemps. Deux des assaillants sont morts, dont le kamikaze à bord de la voiture piégée. Selon une source sécuritaire, précise encore Le Républicainles auteurs de l’attaque ont utilisé en plus de la voiture piégée des éléments ayant infiltré le QG pour perpétrer l’attentat. C’est la première attaque contre le G5 Sahel qui regroupe des militaires du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad. »

Trop de failles dans le G5 Sahel

Ce regain de violence terroriste au Mali intervient donc au moment même du sommet de l’Union Africaine à Nouakchott. Le Pays à Bamako laisse éclater sa colère : « il est temps que les dirigeants africains comprennent que les sommets aux allures de banquets, organisés pour bien manger, ne résolvent rien des problèmes réels de leur nation. (…) La situation sécuritaire sur le continent est au rouge, s’exclame le quotidien malien. Les terroristes prennent chaque jour davantage le contrôle de nos États. Au Mali, le G5 Sahel a de la peine à entrer en vigueur. Les fonds qui doivent être mobilisés pour cela ne sont pas jusqu’ici disponibles. (…) L’insécurité devient de plus en plus une réalité au Nord comme au Centre du Mali. »

En effet, complète L’Observateur Paalga à Ouaga, « il y a énormément de failles dans le déploiement de cette force sur le terrain qui exposent les populations civiles. On comprend alors pourquoi le G5 Sahel peine à monter en puissance. Outre les problèmes financiers et logistiques, il y a visiblement des problèmes tactiques et stratégiques. Par ailleurs, poursuit le quotidien burkinabé, quand on sait que les chefs d’Etat de la région ont des divergences d’approche sur le déploiement territorial de cette force, leurs pays n’étant pas affectés avec la même intensité par les attaques terroristes, la France a encore du pain sur la planche au Sahel et pour longtemps.(…) En attendant, conclut L’Observateur PaalgaAl-Qaïda, l’Etat islamique et leurs affidés peuvent terroriser les populations du centre du Mali au nord du Burkina et narguer nos présidents dans leurs interminables conciliabules. »

Quid de la présidentielle du 29 juillet ?

Pour l’heure, « le véritable enjeu sécuritaire au Mali est en rapport avec le processus électoralrelève pour sa part Ledjely en Guinée. Devant permettre l’élection d’un nouveau président ou la réélection du président sortant, le scrutin du 29 juillet prochain passe pour la victoire de l’ordre démocratique sur le désordre et la terreur que certains tentent d’imposer au Mali depuis plus de cinq ans. A vrai dire, poursuit Ledjely, la tenue effective du scrutin dans certaines régions du pays relevait déjà d’un défi. Et justement, dans un contexte aussi incertain et un climat sécuritaire aussi précaire, la recrudescence des attentats n’a rien de rassurant. Surtout que, pour faire montre de leur capacité, les auteurs de ces attaques n’ont pas choisi les cibles au hasard. Ils s’en prennent à ceux dont Bamako espère l’appui et le soutien pour réussir l’exercice électoral. Alors même que la campagne électorale démarre samedi prochain. »

Et Wakat Séra au Burkina, de s’interroger : « quel sera le sort des populations du Sahel que cette force G5 est censée protéger des exactions et des tueries menées par les djihadistes ? En tout cas, la balle, au propre comme au figuré, est dans le camp du G5 Sahel qui, après avoir connu un accouchement difficile, vit des heures chaudes. »

 

RFI

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