Nommé le 30 décembre 2017, Soumeylou Boubèye Maïga est devenu le cinquième premier ministre de la première législature du président Ibrahim Boubacar Keïta. Si certains acteurs politiques y voient la preuve d’une « instabilité institutionnelle », ils attendent de ce gouvernement qu’il relève le défi de l’organisation des futures élections.
Aussitôt nommé, le nouveau Premier ministre a constitué son équipe, le 31 décembre 2017, composée de 36 membres. Un « gouvernement pléthorique, incohérent et ne respectant pas la loi sur la parité », selon Mody Ndiaye, président du groupe parlementaire VRD à l’Assemblée Nationale et député de l’URD parti de l’opposition. S’il dit prendre acte de la nomination d’un cinquième Premier ministre, Monsieur Amadou Aya du parti Yelema, aussi membre de l’opposition, estime que cela dénote d’une instabilité institutionnelle. Si c’est au président de choisir l’homme qui mettra en œuvre la politique pour laquelle il a été élu, c’est à lui de faire ce « bon choix », estime Monsieur Aya, parce que à « chaque fois qu’il y a changement d’homme, c’est un changement de direction » et donc la preuve d’une instabilité ou même d’« un manque de vision et de cap », selon Mody Ndiaye. S’il ne doute pas des capacités de l’actuel Premier ministre qui connaît l’appareil et a une expérience certaine, le porte-parole du parti Yelema s’interroge sur ses possibilités à « avoir les coudées franches ». Surtout par rapport au contenu que pourrait avoir certains départements. Monsieur Aya déclare même avoir des « appréhensions » par exemple concernant, les ministères scindés en trois départements comme le ministère de l’Administration territoriale, le ministère des Collectivités territoriales et le ministère du Développement local. « Quel contenu pourrait-on mettre dans un tel département », s’interroge le porte-parole qui trouve qu’une telle division ne se justifie pas. Il s’agit même d’une absence de lisibilité de l’action publique, s’inquiète pour sa part Mody Ndiaye.
Six mois et de nombreux défis
S’ils n’attendent pas grand chose de ce gouvernement qui n’a ni « l’ambition » ni les moyens de « redresser la gouvernance » considérée comme « un échec patent », par Mody Ndiaye, nos interlocuteurs demandent qu’il assure l’organisation d’« élections crédibles, transparentes et aux dates voulues ».
Si elle ne se réjouit pas du départ d’Abdoulaye Idrissa Maïga, remplacé par Soumeylou Boubeye Maïga, la présidente des femmes du Rassemblement Pour le Mali (RPM) le parti au pouvoir, espère aussi que ce nouveau gouvernement puisse continuer « à aboutir à la paix et à l’accalmie sociale et surtout qu’on aille aux élections locales et présidentielle et que ces dates ne soient pas ratées », selon Madame Diawara Aïssata Lady Touré, la présidente des femmes du RPM.
Journal du mali