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Nouveau développement dans l’Affaire dite des bérets rouges : DECOUVERTE D’UN NOUVEAU CHARNIER A BEMASSO

Les deux fosses communes contenaient cinq corps dont celui d’une femme.  Ils portent à quatre, le nombre de sépultures mises à jour dans le cadre de l’enquête sur le dossier 

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L’instruction du dossier des militaires disparus dans l’Affaire dite des Bérets rouges (ou de ceux qui n’ont plus réapparu après la mutinerie d’une partie de la garnison de Kati en septembre 2013) a connu un nouveau développement dimanche dernier. Deux nouveaux charniers ont été découverts à côté du marché à bétail de Bemasso (Kati Dral) à quelques encablures de Kati, la ville-garnison où siégeait l’ex-junte. Le juge chargé du dossier, Yaya Karambé, s’est lui-même rendu sur place.

En sa présence, une équipe d’enquêteurs a exhumé les restes de corps enterrés dans des fosses hâtivement creusées. Des sources proches du ministère de la Justice  indiquent que la première tombe contenait deux corps dont celui d’une femme. Dans la deuxième située non loin de la première, trois corps avaient été ensevelis. Tous devaient être des militaires puisqu’ils qu’ils étaient vêtus de treillis de soldat.

Avant d’être jetés dans ces trous, hâtivement creusés puisqu’ils ne sont profonds que de quelques centimètres, les 5 victimes semblent avoir été torturées, assurent des témoins. « Leurs mains étaient ligotées et leurs yeux bandés, comme on en voit dans les films policiers les plus violents. Ce sont là des indices clairs de souffrances précédant une mort brutale », commente un responsable proche du dossier.

Pour le moment, le ministère de la Justice ne confirme pas que les victimes appartenaient au Régiment des commandos parachutistes. « L’expertise est en cours », dit notre source. Rappelons qu’un charnier renfermant les corps de 21 bérets rouges avaient été découverts dans une fosse commune dans la nuit du 3 au 4 décembre dernier à Diago, une localité située à 12 km de Kati. Le 16 du même mois, une autre tombe contenant 4 corps dont celui d’une femme fut mise à jour au cimetière de Hamdallaye, en Commune IV du District de Bamako.

La découverte de ce  nouveau charnier va, sans doute, gonfler davantage ce dossier explosif. Rappelons que le juge en charge de cette affaire a déjà mis sous mandat de dépôt le général Amadou Haya Sanogo et plusieurs de ses compagnons. C’est l’Affaire ministère public contre le général Amadou Haya Sanogo et autres poursuivis pour enlèvement de personnes, assassinat et complicité. Le 13 février dernier le juge d’instruction du 2ème cabinet du tribunal de première instance de la Commune III du District de Bamako, inculpait pour complicité d’assassinat et plaçait sous mandat de dépôt le général Yamoussa Camara,  chef d’Etat-major particulier de la présidence de la République et ancien de la ministre de la Défense.

Le 14 février, c’était le tour du  général Sidy Touré,  du capitaine Amadou Konaré et du lieutenant Tahirou Mariko d’être inculpés pour la même infraction et arrêtés. Le  général Sidy Touré était le directeur de la Sécurité d’Etat au moment des faits, tandis que Konaré et Mariko sont d’anciens membres influents de la junte.

L’affaire dite des bérets rouges est un épisode singulièrement sanglant de la profonde crise que notre pays a connue. Elle prend source dans un affrontement fratricide entre deux corps d’une même armée. C’était un lundi 30 avril 2012. Les Bamakois s’en souviennent comme si c’était hier. Aux environs de 18 heures, trois groupes d’éléments du Régiment du commando parachutiste s’attaquent à des points stratégiques comme l’ORTM, l’aéroport de Bamako-Sénou et le camp militaire de Kati.

Mais l’opération échoue à Kati. La junte résiste puis passe à l’offensive.  Sa riposte est d’une rare violence. Des militaires arrêtés sont présentés à la télévision nationale, certains comme des mercenaires, avant de disparaître à jamais. D’autres sont traqués et arrêtés. Puis, plus de nouvelles de certains d’entre eux.

Leurs familles constituées en association s’activent pour demander la vérité sur leur sort. Avec le concours d’organisations de défense des droits de l’Homme, elles introduisent une plainte contre X. Le dossier est confié à un juge jusqu’alors peu connu du grand public. Yaya Karambé se donne à fond sur ce dossier. Chemin faisant, l’enquête semble s’essouffler quelque peu. Le capitaine Amadou Haya Sanogo qui vient d’être promu général de corps d’armé doit être entendu.

Mais il refuse de répondre à la convocation du magistrat. Le mercredi 27 novembre 2013, il est amené manu militari devant le juge qui l’inculpe dans un premier temps pour complicité d’enlèvement. La machine judiciaire venait ainsi d’être mise en branle.

A. M. CISSE

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