L’Alliance des journalistes maliens en faveur de la nutrition et la sécurité alimentaire (AJMNSA) est engagée à lutter contre la malnutrition des enfants et des femmes enceintes. Dans cette dynamique, la présidente de l’AJMNSA à la tête d’une délégation s’est rendue, mardi dernier, dans les villages de Nossombougou et Ouolodo dans le Cercle de Kolokani pour s’enquérir de l’état nutritionnel des enfants. C’était en compagnie de Karounga Doumbia, représentant de l’ONG Œuvre malienne d’aide à l’enfance du Sahel (Omaes) dans le Cercle de Kolokani.
Cette visite s’inscrit dans le cadre des activités du consortium Right2Grow (le droit de grandir) dont l’AJMNSA est membre. L’objectif était également de s’imprégner des difficultés que les collectivités territoriales, les centres de santé communautaire (Cscom) et les groupements féminins rencontrent dans la lutte contre la malnutrition. Le chargé de nutrition du Cscom de Nossombougou, Abdoulaye Gassama, a révélé que son centre est confronté à des ruptures des intrants constitués d’aliments à base de farine enrichie, de l’huile et de maïs contre la Malnutrition aigu sévère (Mas) et de médicaments pour le traitement systématique.
Le nutritionniste a ajouté que le Cscom de Nossombougou n’a qu’une seule balance pour la pesée. De juin à août, a-t-il expliqué, le taux de malnutrition est très élevé. Abdoulaye Gassama a précisé que du 25 mai dernier à la date de cette visite, 86 enfants étaient inscrits dans le programme Mas dont 70 cas de guérison et 5 abandons dus à la longue distance qui sépare leur village du Cscom. Il a salué le Programme alimentaire mondial pour les dons à l’endroit de son Centre.
Le secrétaire général de la mairie de la Commune rurale de Nossombougou, Salif Traoré, a expliqué les efforts accomplis par sa municipalité pour lutter contre la malnutrition. «Nous avons construit des barrages avec l’appui de plusieurs partenaires pour développer le maraîchage dans la commune», a-t-il expliqué. Et de signaler que la mairie travaille notamment avec l’Omaes pour lutter contre la malnutrition chez les enfants et les femmes enceintes. La présidente du Groupement de soutien à la nutrition (GSAN) de Nossombougou, Mme Diarra Awa Kanté,a indiiqué que son groupement forme et sensibilise les femmes du village sur l’importance des aliments nutritifs. Cette action, s’est-elle réjouie, a permis aux femmes de nourrir leurs enfants de produits locaux.
La directrice technique du Csom de la Commune rurale de Ouolodo, Mme Diarra Cécile Diarra, a estimé que les enfants de 6 à 59 mois sont les plus vulnérables à la malnutrition, les femmes enceintes et allaitantes. à l’en croire, le sevrage et la grossesse précoce sont à l’origine de ce phénomène. L’agent de santé indiquera que le début de l’hivernage est la période de pic de la malnutrition où le Centre peut enregistrer une dizaine de cas chaque mois.
De son côté, le représentant de l’Omaes, a indiqué que son ONG a exécuté plusieurs actions en 2021 portant sur l’élaboration de la cartographie des acteurs intervenants dans le domaine de la sécurité alimentaire, l’identification des plans d’actions des groupements qui interviennent dans la nutrition, la tenue des formations sur la production et la transformation des produits locaux à haute valeur nutritive et la prise par les collectivités territoriales des décisions sur les thématiques portant notamment sur la sécuritaire alimentaire.
Pour sa part, la présidente de l’AJMNSA a affirmé que cette visite est un moyen d’alerter nos dirigeants sur la situation nutritionnelle des enfants surtout les femmes. Fanta Diakité a invité l’état à augmenter le budget alloué à la nutrition qui n’est que d’environ 1%. Il faut, a-t-elle insisté, que tous les Maliens accèdent à une alimentation adéquate en vue de contribuer au développement du pays.
Mohamed D. DIAWARA
Source : L’ESSOR