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Nos expatriés : Meïya Tirera, «je prendrai ma retraite à valence basket club»

En Espagne depuis quatre ans, l’ancienne capitaine des Aigles Dames se dit heureuse de porter le maillot de cette équipe et affirme qu’elle a atteint presque tous ses objectifs sur le plan sportif. Interview

 

L’Essor : Depuis combien de temps vous êtes en Espagne et comment êtes-vous arrivée dans ce pays ?
Meïya Tiréra : Je suis en Espagne il y a 4 ans maintenant. Je joue à Valencia, je suis heureuse ici parce que le club s’occupe bien de moi et de mon enfant qui est avec moi. Je profite de cette interview pour rendre hommage aux dirigeants et aux supporters du club qui m’ont adopté dès mon arrivée. Sincèrement, je me sens bien ici.

L’Essor : Qu’est-ce qui vous a motivé à venir en Espagne ?
Meïya Tiréra : Je suis venue ici tout d’abord parce que le club m’a fait une offre intéressante. Ensuite, sur le plan sportif, c’était pour moi un nouveau challenge à relever. Le basket espagnol est l’un des meilleurs d’Europe et j’avais envie de me frotter aux meilleures. Tout se passe bien depuis mon arrivée. Ici, je suis bien logée, j’ai tout ce qu’il me faut, bref, c’est comme si j’étais au Mali (rires).

L’Essor : Comment avez-vous été accueillie par vos coéquipières, les dirigeants et les supporters du club ?
Meïya Tiréra : J’ai été bien accueillie par le club. Je n’ai eu aucun problème avec mes coéquipières, les dirigeants et les supporters. Tous m’ont adopté et mon intégration a été facile. Sur le plan sportif, le club était sur une bonne lancée, mais l’apparition du coronavirus est venue tout bouleverser.

L’Essor : Parlons justement de la pandémie du coronavirus. Le monde du sport est à l’arrêt depuis plusieurs semaines à cause de cette maladie. Comment vivez-vous cette situation, surtout quand on sait que l’Espagne fait partie des pays européens les plus meurtris par le Covid-19 ?
Meïya Tiréra : Comme toutes les autres sportives, je vis très mal cette situation. Notre place est dans une salle de basket, pas à la maison. Malheureusement, nous sommes toutes confinées à la maison depuis plusieurs semaines à cause du coronavirus. Dieu merci jusqu’à maintenant, je me porte bien avec mon fils. Je m’entraîne chaque jour chez moi et c’est mon fils qui m’accompagne lors de ces séances d’entraînement. Je suis contente de l’avoir avec moi ici, il m’apporte une aide très précieuse dans ces moments difficiles. Depuis l’apparition de cette maladie, le club a donné un programme spécial à toutes les joueuses qui nous permet de nous entraîner tous les jours pendant 2 heures.

L’Essor : Combien d’équipes participent au championnat d’Espagne et quelle était la position de votre club au moment de l’arrêt du championnat ?
Meïya Tiréra : Au moment de l’arrêt du championnat, mon club était 4è au classement général sur un total de 14 équipes. Nous étions déjà qualifiées pour les quarts de finale d’Eurocup. Nous attendons impatiemment la reprise du championnat, mais à mon avis cette saison sera difficile à sauver.

L’Essor : Est-ce qu’il y a d’autres joueuses étrangères dans votre club, notamment des Africaines ?
Meiya Tiréra : Il y a d’autres joueuses étrangères mais je suis la seule Africaine. Au total, nous sommes quatre joueuses dans le club : Moi, deux Américaines et une Belge. Valence est un club fantastique, il y a une bonne ambiance au sein de l’équipe et les relations entre les joueuses sont bonnes. Chaque week-end, on organisait des sorties jusqu’à l’apparition du coronavirus.

L’Essor : Quelle est la durée de votre contrat et que comptez-vous faire à la fin de votre contrat ?
Meïya Tiréra : Je peux dire que j’ai un contrat à durer indéterminé avec ce club (rires). Bon, pour répondre à votre question, mon contrat arrive à terme en 2021, mais je sais, d’ores et déjà que le club va me proposer un nouveau bail. Je n’ai aucun doute là-dessus, parce que j’ai de bonnes relations avec mon employeur. Que ferrai-je à la fin de mon contrat ? Je n’en sais rien pour le moment. Ce que je peux vous dire, c’est que je compte bien m’occuper de mon fils après ma retraite. Il est tout pour moi.

L’Essor : En cette période difficile de pandémie du coronavirus, quelle pensée avez-vous pour les Maliennes et les Maliens ?
Meïya Tiréra : Les conseils que j’ai à donner à mes compatriotes, c’est leur demander de se protéger et de respecter les consignes sanitaires des autorités. Au Mali, nombre de personnes travaillent à propre compte et ne peuvent pas rester à la maison, mais il n’empêche, je demande à toutes les Maliennes et à tous les Maliens de se protéger et de protéger les autres. Cette crise sanitaire mondiale a déjà fait des ravages, parce que sa propagation est très rapide. Nous devons en être conscients et nous protéger contre la maladie. Il faut éviter les sorties inutiles, se laver les mains au savon plusieurs fois par jour, utiliser le gel hydroalcoolique et porter le masque. Aussi, il faut respecter la distanciation sociale. Je prie Dieu qu’il aide l’humanité à mettre fin à cette pandémie.

L’Essor : Êtes-vous optimiste pour la suite de la saison sportive ?
Meïya Tiréra : Non, je ne suis pas optimiste. On a fait deux mois sans compétition et même si on devait reprendre, il faudra plusieurs semaines de préparation pour permettre aux joueuses de retrouver la forme. Le timing est trop juste. Certaines de mes coéquipières sont déjà rentrées et je pense que les autorités espagnoles vont bientôt annoncer la fin de la saison. La France, la Belgique, les Pays-Bas pour ne citer que ces quelques nations ont déjà pris la décision d’arrêter les compétitions. Je pense que ce sera également le cas pour l’Espagne.

L’Essor : Vous avez porté les couleurs de plusieurs clubs dans votre carrière. Quel est le club qui vous a le plus marqué et pourquoi ?
Meïya Tiréra : Vraiment, ce n’est pas facile de faire un choix, mais je pense que c’est Valencia Basket Club. Cela fait quatre ans que je joue dans ce club et je peux dire que j’ai atteint presque tous mes objectifs sur le plan sportif. Je pense que je vais prendre ma retraite dans cette équipe.

Interview réalisée par
Djènèba
BAGAYOKO

NB : L’ancienne capitaine des Aigles Dames n’a pas souhaité s’exprimer sur sa carrière en équipe nationale.

Source : L’ESSOR

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