L’Essor : Vous évoluez à Paide en Estonie depuis février 2020. Comment êtes-vous entré en contact avec les responsables de cette équipe et quelle est la durée de votre contrat ?
Hadji Dramé : J’ai été contacté par un agent dont je vais taire le nom. Il m’a expliqué le projet de Paide, j’ai été surpris car je ne m’attendais pas du tout à cela. Après, il m’a demandé de lui envoyer la copie de mon passeport pour que le club puisse m’envoyer le billet d’avion pour un test. Quelques jours plus tard, j’ai reçu l’appel du club m’invitant en Estonie pour un test. Je suis arrivé en Estonie début janvier 2020 et après avoir passé mon test avec succès, j’ai signé mon premier contrat professionnel. La durée du contrat est de deux anset demi renouvelables. Pour le moment, les dirigeants du club sont contents de mon travail et je me sens bien dans l’équipe. Mon intégration a été facile et tout se passe super bien.
L’Essor : Vous étiez en contact avec des clubs français avant votre départ du Mali. Que s’est-il passé avec ces équipes ?
Hadji Dramé : Effectivement, des clubs français m’ont contacté, mais Paide a fait des propositions concrètes. à chaque chose son temps, je pense que c’est Dieu qui a voulu que je signe mon premier contrat professionnel avec cette équipe. Très sincèrement, je ne regrette pas mon choix, j’aime cette équipe qui m’offre toutes les opportunités pour progresser. Je pense avoir fait un bon choix, en venant ici en Estonie, mais cela ne signifie pas que je n’ai pas d’ambition pour viser plus haut dans les années à venir. Après Paide, mon ambition est de jouer dans un grand club européen.
L’Essor : Paide a terminé à la 2è place du dernier championnat et le nouvel exercice débute en mars. Quels sont les objectifs du club cette année ?
Hadji Dramé : L’objectif principal du club est le titre de champion d’Estonie. Les dirigeants veulent que l’équipe participe à l’Europa League la saison prochaine et cela passe par le sacre en championnat. Pour atteindre notre objectif, les dirigeants du club ont mis les moyens à la disposition de l’équipe. Ainsi, depuis le 4 janvier dernier, nous sommes dans la présaison et nous enchaînons les matches amicaux. Samedi dernier, nous avons gagné 7-0 contre JK Tammeka Tartu et j’ai signé un doublé. Le week-end prochain, nous allons jouer contre TJK Legion. Sans minimiser la valeur des autres équipes, je pense que nous avons les moyens de remporter le championnat cette année. Sur un plan personnel, mon objectif est de terminer parmi les trois meilleurs buteurs du championnat.
L’Essor : L’année dernière, vous n’avez marqué qu’un but en quatre matches. Y’a-t-il une explication ?
Hadji Dramé : Après avoir signé mon contrat, j’ai demandé la permission au club de retourner à Bamako pour venir récupérer mes affaires et bien évidemment prendre les bénédictions de mes parents. J’ai été bloqué au pays pendant sept mois à cause de la pandémie de la Covid-19. Le championnat a démarré sans moi. Je ne savais pas comment revenir en Estonie, il a fallu l’implication des dirigeants du club pour débloquer la situation. Malheureusement, mon retour au club a coïncidé avec la fin du championnat. Voilà l’explication.
L’Essor : Est-ce que vous avez des contacts avec d’autres clubs, notamment en Europe occidentale ?
Hadji Dramé : Oui, je suis en contact avec beaucoup de clubs d’Europe occidentale. J’en ai parlé avec mon agent qui m’a conseillé de ne pas me précipiter. Il m’a dit de continuer à travailler et qu’il est sûr et certain que des offres vont tomber.
L’Essor : Vous faites partie des rares joueurs maliens qui ont remporté les titres de champions d’Afrique U17 et U20. Quels souvenir avez-vous des campagnes U17 au Gabon et U20 au Niger ?
Hadji Dramé : J’ai de bons souvenirs de ces deux campagnes.à 21 ans, j’ai déjà deux titres de champion d’Afrique, c’est une grande fierté. Je me rappelle, quand on a remporté la coupe au Niger face au Sénégal (1-1, 3-1 t.a.b, ndlr), l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta nous a parlés au téléphone et au retour de l’équipe au Mali, nous avons été reçus au palais de Koulouba par le chef de l’état. C’était ma deuxième fois de serrer la main du président, après celle de la campagne de 2017 au Gabon. C’est un souvenir que je n’oublierai jamais.
L’Essor : Certains de vos anciens coéquipiers des sélections de catégorie d’âge évoluent aujourd’hui en équipe A, mais vous vous attendez toujours votre première convocation. Que se passe-t-il ?
Hadji Dramé : Je voudrai d’abord féliciter mes anciens coéquipiers qui évoluent aujourd’hui avec l’équipe première. Je suis fier de les voir à ce niveau et leur souhaite bonne chance. Pour ce qui me concerne, je ne désespère pas du tout de les rejoindre en sélection, au contraire, je suis confiant pour la suite des événements. Seul le travail paie et je vais me battre pour porter le maillot de l’équipe nationale. Inch-Allah, ça ira.
L’Essor : La 6è édition du CHAN se déroule actuellement au Cameroun, comment voyez-vous la suite des événements pour les Aigles locaux ?
Hadji Dramé : Depuis le coup d’envoi du tournoi, je regarde tous les matches de l’équipe nationale, je n’en ai pas raté un seul. Je pense que le Mali a un bon groupe, qui entre petit à petit dans la compétition. Le match qui m’a le plus séduit, c’est celui contre le pays organisateur, le Cameroun. Les Aigles locaux ont émerveillé tout le monde par la qualité de leur jeu. Bravo à eux et j’espère de tout cœur qu’ils vont continuer sur cette lancée pour le bonheur des Maliens. Si l’équipe joue comme elle l’a fait lors de la phase de poules, je n’ai aucun doute qu’elle se qualifiera pour les demi-finales. Je demande aux supporters de continuer à soutenir cette équipe pour que nous puissions remporter la coupe pour le Mali.
L’Essor : Avez-vous un message à l’endroit du public sportif malien ?
Hadji Dramé : Je salue tous les supporters maliens qui soutiennent les joueurs de près ou de loin notamment les expatriés. Un grand coucou à mon club formateur, Yeelen olympique, à ses dirigeants et aux supporters. Je leur demande de continuer à travailler main dans la main pour pousser encore l’équipe plus haut.
Interview réalisée par
Djènèba BAGAYOKO
Source : L’ESSOR