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Nord Mali : Trois morts dans une manifestation contre la Minusma

Mécontentes de la signature par la Minusma, sans impliquer l’Etat malien d’un « Accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité » avec la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA), les populations de Gao, pour la deuxième fois consécutive, sont sorties le 27 janvier 2015 pour exprimer leur indignation. Mais contre toute attente, la manif a vite pris une tournure meurtrière en opposant les manifestants à la police de la Minusma qui a tiré sur la foule. Le bilan est de 18 victimes dont trois décès, de sources médicales.

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A l’origine de cette vive tension dans la plus grande  ville du nord du pays, la signature d’un accord secret relative  à l’établissement d’une «zone temporaire de sécurité  à Tabankort», le 24 janvier 2015 entre la Minusma et la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA) que les populations de Gao n’arrivent pas digérer. Ainsi, pour la deuxième fois de suite, les populations de Gao ont décidé de marcher hier matin pour protester contre le projet d’accord de zone de sécurité temporaire signé le 24 janvier 2015 entre la Minusma et les groupes armés de la CMA autour de Tabankort (une localité située près de Gao sur l’axe Almoustrate et Anéfis en allant vers Kidal). La marche a commencé aux environs de 10 h sur la place de l’indépendance de Gao, en direction du camp de la Minusma. Car pour des raisons restées toujours confuses, les troupes de la Minusma ont tiré à balles réelles sur les manifestants en faisant trois morts et des blessés graves. Le service de la protection civile n’a pas chômé et l’hôpital de Gao était débordé.
Pour mémoire, l’accord de la discorde stipulait que le port d’arme de guerre est interdit dans la zone et place la localité sous le contrôle exclusif de la Minusma qui en garantit la sécurité et assure à libre circulation des personnes et de leurs biens. Aujourd’hui cet accord est vu par certaines populations de la ville de Gao, comme étant une combine de la Minusma visant à chasser de la localité les groupes d’auto-défense (MAA et GATIA), favorables à Bamako. Mais face au crime, la Minusma se défend et dément  tout usage d’armes : «Nos policiers ont été assiégés ce matin par des manifestants, mais je peux vous dire qu’aucune force de la Minusma n’a tiré sur les manifestants. Aucun, absolument aucun ordre n’a été donné de faire usage d’armes. Je suis formel », a affirmé de son côté Arnaud Akodjénou à l’AFP. Avant d’ajouter qu’ils son en contact étroit avec les autorités maliennes.

Abdoulaye Ouattara
Youssouf Z KEITA

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La Mission onusienne s’explique

Neuf heures après l’affrontement meurtrier qui a opposé la Police de la Minusma aux manifestants de Gao, le 27 janvier 2015, le représentant spécial adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), David Gressy a animé une conférence de presse au quartier général de la mission. Pour s’expliquer sur les circonstances d’un « un évènement regrettable ».

Le conférencier avait à ses côtés, le représentant spécial adjoint chargé des affaires politiques, Arnauld Akodjénou,  du chef de la composante police de la Minusma, Abdounasir Awale, du commandant de la force par intérim de la Minusma, le Gl. Bikomo. Contrairement à leurs habitudes, les responsables de la Minusma, conférenciers du jour, ont pris un retard de plus d’une heure. Car initialement prévue pour 18h 15, la  conférence n’a finalement commencé qu’à 19h 20. Raison évoquée par le représentant spécial adjoint de la Minusma, principal conférencier, une réunion de dernière minute avec les autorités maliennes. Le conférencier du jour a commencé par édifier les journalistes sur les circonstances de la tuerie. A en croire,  le représentant spécial adjoint de la Minusma, le mardi matin à Gao ce qui semblait être une manifestation pacifique à dégénérer. « Car, les morts et les blessés sont déplorés. Du côté des manifestants, on dénombre 3 morts et 4 blessés victimes des tirs et 8 blessés causés par le mouvement de la foule. Du côté de la police de la Minusma, on compte 3 blessés dont deux Rwandais et un Sénégalais », a-t-il dit. Selon David Gressy, les manifestations qui étaient censées se dérouler au monument de l’Indépendance de Gao se sont finalement dirigées vers le Camp de la Minusma en jetant des pierres. « Face à cette situation, la police de la Minusma a réagi en jetant des gaz lacrymogènes et en faisant des tirs d’avertissement pour disperser la foule », a expliqué M. Gressy sans préciser si la police onusienne a tiré ou pas à balles réelles sur les manifestants. Interrogé à plusieurs reprises par différents journalistes sur ce flou, le conférencier est resté imperturbable dans sa position. A l’en croire à la date d’aujourd’hui, les responsables de la mission n’ont pas tous les éléments  pour répondre clairement  à cette question. « Une enquête sérieuse est en cours pour situer les responsabilités. La Minusma tirera toutes les leçons de l’incident. Mais aujourd’hui, ce qui est important c’est de garder le calme», a indiqué le représentant spécial adjoint de la Minusma.
Faisant la différence entre ce qui s’est passé à Kidal la semaine dernière et la manif de Gao en réponse à la question d’un confrère, le représentant spécial adjoint de la Minusma dira que les mêmes consignes données à Gao avaient été données à Kidal. Mais seulement, poursuit le conférencier, la différence entre les incidents se situe dans le fait que les manifestants de Gao se sont attaqués au Camp de la Minusma et non à l’aéroport comme cela a été le cas à Kidal.
Parlant de la signature de l’accord relatif « à l’établissement d’une zone temporaire de sécurité » avec la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA), le numéro 2 de la Munusma, Arnauld Akdjénou dira que l’objectif de cet accord était d’obtenir le retrait des forces sur le terrain pour protéger les populations. « Mais notre bonne foi a été prise à défaut. Le document n’a pas été compris et a été utilisé à des fins politiques. Nous ne pensons pas à l’état actuel le considérer. Son contenu ne nous parait plus de sens », a-t-il dit.
Youssouf Z KEITA

Source: Lerepublicainmali

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