Deux enfants et un Casque bleu tchadien ont été tués dimanche par des tirs de roquettes à Kidal, dans le nord-est du Mali, au lendemain d’un attentat meurtrier à Bamako, le premier à frapper des Occidentaux dans la capitale. Contrairement à l’attaque de Bamako, revendiquée par Al-Mourabitoune, le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, les auteurs des tirs de roquettes contre un camp de l’ONU à Kidal, fréquents dans ce bastion de la rébellion, ne se sont pas fait connaître dans l’immédiat.
La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a fait état d’un soldat tué et de huit blessés dans ses rangs, ainsi que de deux morts et trois blessés parmi la population civile à l’extérieur du camp. Elle a précisé ensuite sur son compte Twitter que les deux civils tués étaient des enfants.
#Mali Mise à jour Kidal: extérieur du camp: 2 enfants tués, 3 adultes blessés. MINUSMA condamne fermement ces actes terroristes odieux— MINUSMA (@UN_MINUSMA) 8 Mars 2015
Une source au sein de la Minusma a par ailleurs indiqué que le soldat tué appartenait au contingent tchadien, le plus important numériquement à Kidal. «Vers 5h40 (6h40 en France, NDLR) le camp de la Minusma à Kidal a essuyé plus d’une trentaine de tirs de roquettes et d’obus», et les Casques bleus ont répliqué peu après à deux kilomètres du camp, «une fois la provenance des tirs établie», selon un communiqué.
«Cette attaque intervient alors que des progrès ont été enregistrés à Alger lors des pourparlers de paix», ajoute la force de l’ONU, en référence à l’accord paraphé le 1er mars par le gouvernement, mais pas encore par la rébellion à dominante touareg du Nord. Toujours sur Twitter, elle fustige «la lâcheté des auteurs de ces tirs qui ont également atteint des citoyens innocents».
MINUSMA exprime son indignation face à la lâcheté des auteurs de ces tirs qui ont également atteint des citoyens innocents.— MINUSMA …
Une source sécuritaire au sein de la Minusma a indiqué que des roquettes étaient tombées dans un campement situé à environ trois kilomètres du camp de l’ONU, tuant des civils appartenant à la tribu arabe des Kountas. Paris a condamné cette attaque, assurant que «la France soutient pleinement la Minusma dans sa mission de stabilisation au Mali».
Ces tirs de roquettes contre les forces internationales sont fréquentes dans cette région mais ceux-ci interviennent au lendemain d’un attentat meurtrier à Bamako, la capitale, revendiqué par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Le groupe Al-Mourabitoune a dit vouloir venger son «prophète de l’Occident mécréant qui l’a insulté et moqué», en allusion aux caricatures de l’hebdomadaire français Charlie Hebdo, et la mort d’un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l’armée française en décembre dans le nord du pays. Un Français, un Belge et trois Maliens ont été abattus dans la nuit de vendredi à samedi dans un restaurant en plein coeur de Bamako, premierattentat visant des Occidentaux dans la capitale malienne, qui vit depuis 2012 sous la menace jihadiste.
Le nord du Mali est tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui en ont été partiellement chassés par l’opération militaire «Serval», lancée à l’initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l’opération Barkhane, dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
source : leparisien