De Bamako à Gao en passant par la diaspora, la Coordination des mouvements de l’Azawad CMA) est sous le feu des critiques. Les ex-rebelles ont posé un acte préjudiciable au processus de paix en créant une zone militaire dans le Gourma, un espace loin d’être sous leur contrôle.
Tout est parti de ses dernières sorties depuis janvier passé. A Kidal, conformément aux dispositions de sa charte et sur convocation de son Président en exercice, Alghabass AG Intalla, le comité directeur de la CMA s’était réuni en session ordinaire les 25, 26, 27 et 28 janvier 2021 à Kidal.
Selon les responsables du groupe armé, l’ouverture de la rencontre a été marquée par la présence appréciée d’une délégation de la Plateforme d’Alger du 14 juin conduite par son Porte-parole M. Haballa Ag Hamzata, présent sur invitation du « président en exercice pour sceller la nouvelle synergie d’actions entre les deux mouvements signataires de l’Accord ».
Pour l’occasion, les ex-rebelles ont mis les petits plats dans les grands, puisque ladite rencontre a enregistré une très forte participation des membres des différents organes nationaux et régionaux de la CMA ainsi que ses délégués au sein des mécanismes de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
Il y a eu une présentation détaillée et fortement appréciée des activités conduites par le Président sortant durant les 7 mois de sa présidence. Un accent particulier a été mis sur les avancées notables en matière d’organisation et de sécurité des personnes et de leurs biens malgré tous les aléas et difficultés qui ont marqué le pays.
La CMA s’est donnée une feuille de route pour orienter la politique d’actions globales à entreprendre durant le semestre à venir. Sur le plan politique, cette feuille de route prévoit la redynamisation voire la recomposition des bureaux régionaux de la CMA dans les régions de Gao, Tombouctou, Ménaka et Taoudenit.
Sur le plan militaire, elle a décidé de créer 2 zones militaires dans la région de Gao (le Haoussa et le Gourma) avec une coordination unique. C’est ce point qui a valu à la CMA toutes les critiques. Comment comprendre qu’un groupe armé se donne le pouvoir de créer une zone militaire comme si l’Etat central ne servait plus à rien ?
La CMA a agi au nom d’une prétendue la terreur exercée contre les populations civiles dans certaines zones provoquant un exode massif hors de leur site d’attache.
Nouhoum DICKO
Source : L’Alerte