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Nord du Mali : La colère du Tchad L’impuissance de la Minusma

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La situation sécuritaire à l’extrême nord du Mali est suspendue à l’humeur du gouvernement tchadien qui risque de mettre en exécution sa menace de retirer ses troupes de cette partie de notre pays. Le Tchad dénonce que son contingent soit plus exposé que les autres et ne bénéficie d’aucune relève. L’ultimatum d’une semaine donné par Ndjamena à la Minusma pour relever les troupes tchadiennes dans la zone d’Aguel Hok expire aujourd’hui.

 

Sur le terrain, les changements sont loin d’être visibles alors que les terroristes rôdent toujours autour d’Aguel Hok. Dans un communiqué, le gouvernement du Tchad estimait que ses forces de défense et de sécurité déployées au Mali en Janvier 2013 ont changé de statut et relèvent depuis le 1er Juillet 2013 de la Minusma.
Mais le Gouvernement tchadien constatait avec regret que son contingent continue à garder toujours ses positions au Nord du Mali et ne bénéficie d’aucune relève. «Pire, notre contingent éprouve des difficultés énormes pour assurer sa logistique, sa mobilité et son alimentation », dénonçaient les autorités tchadiennes.
Dans la zone d’Aguel Hok où 5 casques bleus tchadiens ont trouvé la mort la semaine dernière, il y a une situation de précarité aggravé par ce que le gouvernement tchadien qualifie de discrimination. Les autorités tchadiennes ont interpellé les responsables de la Minusma pour qu’un traitement juste et équitable soit réservé à tous les contingents mobilisés dans le cadre de cette opération menée par l’Onu au Mali.
Pointant du doigt les responsables de la Minusma, le gouvernement tchadien s’est montré intraitable, indiquant qu’il ne «saurait continuer à observer sans réagir ces pratiques discriminatoires dont est l’objet le contingent tchadien ». En effet, les Tchadiens ont l’impression que leur contingent est utilisé comme bouclier aux autres forces de la Minusma positionnées plus en retrait des terroristes.
Se cachant derrière les groupes armés, les islamistes qui sont présents dans la localité ont d’abord mis la pression sur les militaires maliens. Ces derniers ont été obligés de se retirés sous l’escorte des soldats onusiens. Pour l’instant, le mystère est total sur ce que la Minusma a entrepris depuis que le gouvernement tchadien a dénoncé la situation de ses troupes.

 

La mission onusienne n’a pas beaucoup de choix. N’Djamena lui a juste donné un délai d’une semaine pour opérer les relèves nécessaires. Il s’agit aussi de mettre à la disposition du contingent tchadien tous les moyens destinés à l’accomplissement de sa mission. «Passé ce délai, le Tchad se réserve le droit de prendre les mesures qui s’imposent », souligne le communiqué des autorités tchadiennes.
Tout porte à croire que la Minusma est dépassée par le défi terroriste au Mali. Agissant en vertu du Chapitre VII de la charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité, a décidé en juin dernier de proroger d’une année le mandat confié à la mission.

 

 

Sécurité, stabilisation et protection des civils

Ainsi, les casques bleus ont pour tâche d’appuyer les autorités maliennes, stabiliser les principales agglomérations, notamment dans le nord du pays. Dans ce contexte, il s’agit d’écarter les menaces et prendre des dispositions pour empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones.

L’Onu devait également appuyer l’application du cessez-le-feu et des mesures de confiance sur le terrain, conformément aux dispositions de l’Accord préliminaire de Ouagadougou.

 

Mieux, assurer, sans préjudice de la responsabilité des autorités maliennes, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques.

 

La Minusma semble mieux réussir sa mission de médiation que son devoir envers les forces maliennes de sécurité. Selon son nouveau mandat, la Minusma doit appuyer et aider les autorités maliennes à engager un processus de négociation crédible et sans exclusive, ouvert à toutes les communautés du nord du Mali. Ce qu’elle a su faire, allant jusqu’à réunir certains groupes armés antagonistes autour d’un objectif commun pour les pourparlers en cours en Algérie.

 

 

Ce que la Minusma n’a pas su faire, c’est étendre sa présence, notamment grâce à des patrouilles de longue portée. Ces missions de sécurisation devraient être menées avec l’armée malienne dans le nord du pays, au-delà des principales agglomérations, et en particulier dans les zones où les civils sont en danger.

 

Soumaïla T. Diarra

SOURCE: L’Aube
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