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Non-paiement de la redevance géodésique à l’IGM: Madina Sissoko dans le collimateur des travailleurs

Après une première grève de 72 heures qui n’a pas amené les autorités à trouver des solutions à leurs doléances, les travailleurs de l’Institut géographique du Mali (IGM) étaient en sit-in hier mercredi. La pomme de discorde est relative à 24 mois d’arriérés de salaire pour les travailleurs contractuels de la structure. Aussi, les deux syndicats revendiquent l’application des textes relatifs aux redevances sur les équipements géodésiques dans les départements ministériels concernés.

Pour se faire entendre, les travailleurs de l’Institut géographique du Mali ont observé un sit-in hier mercredi 22 mai 2024. Sur la banderole que tenaient les manifestants, l’on pouvait lire : « 24 mois sans salaire. Complicité du ministre des Transport et des infrastructures pour le non-paiement de la redevance. Manque de soutien du ministère pour la sortie de crise de l’IGM. Trop c’est trop ! »

Selon les explications de Kèlètigui BERTHE, secrétaire général du comité syndical de l’IGM affilié à l’UNTM, les travailleurs contractuels de l’IGM sont à 24 mois sans salaire.

Le leader syndical a expliqué qu’à l’IGM, il y a les travailleurs fonctionnaires, les conventionnaires (payés par l’Etat) et les contractuels payés par l’IGM.

M. BERTHE a informé que les contractuels sont aujourd’hui à 24 mois, soit deux ans sans salaire, car la direction de l’IGM n’arrive pas à s’acquitter de son devoir.

Parlant de la redevance sur les équipements géodésiques dans les départements ministériels concernés, Kèlètigui BERHÉ a expliqué que cette redevance est payée par les prestataires qui veulent faire des routes, des titres fonciers, des permis…

Il a souligné qu’au début, certains ministères, dont les Domaines, payaient la redevance. Mais, déplore-t-il, le ministère de tutelle qui est celui des Transports et des infrastructures, n’a pas donné le bon exemple. Toute chose, dit-il, qui a découragé les autres départements qui ont arrêté de payer la redevance.

« L’IGM ne doit pas être un service marginalisé car tous les secteurs ont besoin de cette structure. Par exemple, pour la résolution des problèmes fonciers, la Justice se réfère toujours à l’IGM. Nous éclairons la Justice, ce qui veut dire que nous sommes incontournables.  Aussi, les militaires ne peuvent pas travailler sans l’IGM qui produit les cartes de toutes les localités. C’est l’IGM qui a fait la carte du découpage des nouvelles régions et toutes autorités ont été fières de ce travail remarquable », a affirmé Kèlètigui BERTHÉ.

Il a souligné que lors de la première étape de la grève, le syndicat avait écrit au ministère du Travail, de la fonction, chargé du dialogue social. Ce département, dit-il, a écrit au ministère de tutelle.

« Le ministère du Travail a demandé à notre département de créer les conditions pour échanger avec les travailleurs pour éviter la grève. C’est à la dernière minute que le ministère des Transports et des infrastructures nous a envoyé une lettre avec le même contenu que la lettre du ministère du Travail. Ainsi, le directeur de l’IGM nous a appelés pour discuter alors que la grève était déjà déclenchée. Le paradoxe est qu’il n’y avait pas eu de terrain d’entente entre les syndicats et la direction, raison pour laquelle les syndicats ont écrit au ministère. Donc nous avons observé la grève », a affirmé le secrétaire général, avant d’ajouter que le lundi passé un autre préavis de grève de 72 heures qui doit débuter le 5 juin prochain a été déposé.

« Nous sommes ouverts au dialogue. Mais si nos doléances ne sont pas satisfaites, nous irons en grève le 5 juin prochain. La prochaine décision sera une grève illimitée qui durera jusqu’à la satisfaction des doléances », a averti Kèlètigui BERTHÉ.

Pour sa part, Mamadou KANE, secrétaire général du comité syndical de l’IGM affilié à la CSTM, a ajouté que l’objectif du sit-in est d’informer l’opinion nationale et internationale sur le comportement du département de tutelle qui refuse de payer la redevance et le paiement des arriérés de salaire.

Il a déclaré clairement que le problème que connait aujourd’hui l’IGM est imputable au directeur et au ministre des Transports et des infrastructures.

Rappelons que l’Institut géographique du Mali a pour mission de participer à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi de la politique nationale de l’information géographique.

A cet effet, il est chargé de concevoir, d’établir et de mettre à jour la carte de base du territoire national ; d’établir, de protéger, d’entretenir et de densifier les réseaux géodésiques ; d’assurer la couverture systématique et régulière du territoire national en photographies aériennes et en imageries satellitaires ; de participer aux travaux techniques de matérialisation des frontières nationales ; d’apporter son concours aux administrations, aux Collectivités territoriales et aux organismes privés dans ses domaines de compétence ; de participer à la formation et à la recherche appliquée dans les domaines de la géodésie, de la cartographie, de la photographie aérienne, de la photogrammétrie, de la télédétection et de la topographie ; de coordonner et de contrôler les activités en matière de cartographie et de topographie ; de coordonner et de contrôler les activités en matière de production, de centralisation, de conservation, de gestion et de diffusion de l’information géographique se rapportant notamment au génie civil.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info- Matin
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