On ne le dira jamais assez, comme à la prunelle de ses yeux, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, tient à son référendum. Il s’y prépare donc et prépare tous ceux qui croient en ses dires, propos, déclarations et autres assurances.
Il travaille (si on peut parler de travail pour ce qui le concerne) et fait travailler son Premier ministre dans ce sens. À savoir : réaliser, coûte que coûte, cette révision de la loi fondamentale.
En face de lui, ses amis de «An Tè Abana» et tous les autres anonymes qui estiment que derrière cette détermination se cache une autre raison ; déterminés qu’ils sont, comme jamais, à rééditer leur succès d’il y a deux ans et faire mentir IBK et tous ceux qui pensent qu’ils peuvent «faire passer de force» cette nouvelle Constitution.
Comme nous l’annoncions il y a de cela deux semaines, ils lancent la contestation ce week-end et commencent, déjà, à mettre les petits plats dans les grands, en termes d’organisation et de mobilisation.
Le rendez-vous est donc pris pour le samedi 28 septembre au Monument de l’Indépendance, pour dire non et définitivement non à une quelconque révision constitutionnelle dans ce contexte.
Ils entendent, selon les organisateurs, prouver à IBK et ses soutiens que «An Tè Abana», ce n’est pas les deux ou trois personnes qui ont tourné casaque et qui sont dans le gouvernement aujourd’hui, mais une masse populaire «bavarde sur ses devoirs mais muette sur ses droits» : le Malien ordinaire.
Celui qui trime tous les jours, celui qui souffre de l’état défectueux des routes, de la crise de trésorerie ; celui qui ne peut pas rendre visite à ses parents à Mopti, qui est incapable d’aller à Gao ou Kidal ; le Malien qui ne travaille pas, victime de l’injustice, de toutes les injustices. Celui qui arrive, à peine, à joindre les deux bouts.
MK
Source : Nouvvelle Libération