Le Lundi 11 décembre à 8 heures, les élèves maîtres de l’Institut de formation des maîtres (IFM) de Niono sont allés en grève de 48 heures. Ils dénoncent les mauvaises conditions de travail qui sont les leurs depuis la rentrée des classes de l’année scolaire 2017-2018.
Dans leur débrayage, ces élèves maîtres ont entrainé leurs camarades du fondamental et du secondaire public et privé en provoquant des troubles par les jets des pierres sur les établissements, cela au grand dam des enseignants de ces écoles.
Pour Bakary Norbert Konaté, un des responsables de ce mouvement que nous avons rencontré les causes de ce débrayage sont entres autres l’insuffisance de professeurs et le retard dans le paiement des bourses et des trousseaux principalement pour les élèves maîtres des 1ère années qui n’ont perçu aucun centime depuis la reprise des cours. Pour la défense de nos intérêts, poursuit notre interlocuteur, l’école n’a pas un comité AEEM fonctionnel. Ce rôle est joué par le collectif des responsables de classe qui malheureusement au regard du règlement intérieur de l’établissement n’est pas reconnu comme interlocuteur direct de la direction. Comment donc nous faire entendre en vue de la résolution de nos problèmes ? Voilà tout le sens de notre sortie pour 48 heures à partir de ce lundi 11 décembre, a ajouté le responsable du mouvement.
Pour le directeur général de l’IFM, Malick Kassé, les raisons avancées par l’élève maître Bakary Norbert Konaté sont apparentes. Elles cachent les vraies raisons. Pour le 1er responsable de l’établissement, les élèves maîtres ont été informés des dispositions prises par la direction en collaboration avec la hiérarchie pour pallier l’insuffisance de professeurs. S’agissant du retard dans le paiement des bourses et trousseaux des 1ères années, c’est seulement en fin novembre que les inscriptions ont pris fin. Nous sommes aujourd’hui le 11 décembre, on ne peut alors parler de retard. La réalité, a dit le directeur, est que les réactions de ces élèves maîtres sont liées à la sanction prise contre un de leurs camarades pour mauvais comportement dans la cour de l’école. Ce dernier a été sanctionné pour sa conduite chaque jour à tombeau ouvert de sa moto avec un bruit assourdissant troublant l’ordre dans l’espace scolaire d’une part. Et d’autre part certains camarades se sont entêtés à se substituer aux responsables légalement reconnus pour défendre leurs intérêts.
Avec l’intervention de certaines bonnes volontés, la direction avait accepté de pardonner les fautifs à condition qu’ils fassent leur mea-culpa publiquement. Et contre toute attente, ils optent pour une grève de 48 heures accompagnée de manifestations violentes dans d’autres écoles de la ville. Après les 48 heures de grève la direction entend sécuriser l’établissement par un déploiement des forces de sécurité.
Mahamadou SAMAKÉ
AMAP Niono
Source: Essor