Le juge de paix à compétences étendues de Niono, Sounkalo Koné a été enlevé dans la nuit jeudi par des hommes armés non identifiés. Il a été enlevé jusque chez lui et devant sa femme qui a tenté de s’opposer. C’était à 20 heures 30 minutes précises.
Cette information qui a créé la panique dans la commune urbaine de Niono, a perturbé le sommeil des populations. Le juge Sounkalo Koné a été enlevé chez lui à domicile, par des bandits armés. Si au cours de l’enlèvement aucun coup de feu n’a été entendu, sa femme, quant à elle, a pris quelques coups de fusil, par les bandits armés, quand ceux-ci voulaient partir avec son mari. Impuissante et sans autres solutions, elle voit son mari escorté par lesdits bandits. Ils traversent toute la ville et empruntent la route de N’Débougou.
Selon un boutiquier, à l’angle du domicile du juge, que nous avons joint au téléphone, les bandits, au nombre de six, étaient dans un véhicule 4/4 de couleur blanche. Arrivés au niveau de la rue du juge, certains sont descendus pour assurer la garde. Le conducteur de la voiture est resté non loin de la maison et deux sont rentrés enlever le juge. Selon un autre habitant de la ville, des informations annonçaient l’arrivée des terroristes dans la ville de Niono, ces derniers temps.
Il faut dire que cette triste nouvelle arrive à un moment où plus de 250 personnes, à Niono s’apprêtaient à se rendre à Bamako, ce vendredi 17 novembre, pour remercier le président de la République, pour les adductions d’eau potable dans la commune. Le comité directeur du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et celui du Syndicat libre de la Magistrature (SILIMA) ont tenu une réunion le samedi pour apporter leur soutien à leur collègue, dépêcher une délégation en début de semaine pour soutenir sa famille et envisages des actions aux cotés des autorités en vue de retrouver le juge Koné.
Qu’est ce qui explique ce rapt ciblé ? Les doléances des magistrats sont plus que jamais légitimes. Ils sont un pan essentiel de la démocratie, un troisième pied du pouvoir, donc comme les responsables d’institutions, leur sécurité, aussi bien dans les tribunaux qu’à domicile, doit être assurée. Avec un peuple qui se déchaîne, les erreurs judiciaires et les abus au niveau de la justice pourraient facilement conduire à des drames. Il y a quelques mois, un juge avait échappé à un lynchage. Un policier l’a été à l’ACI 2000, des journalistes et même d’un député vers Mopti.
Ses collègues nous confient qu’aucune revendication n’a été faite et que leur solidarité ne fera pas défaut.
Abidine Alhady
Source: figaromali