Coup de tonnerre pour le président de la république du Nigeria Muhammadu Buhari.
Une crise sévit au sein de la compagnie nationale de pétrole, un domaine entièrement sous tutelle du chef d’Etat.
Depuis ce mercredi, son ministre délégué en charge des affaires au quotidien, Ibe Kachikwu, a rendu public devant la presse internationale, un courrier portant adresse au président de la république.
Cette lettre explique avec détails les relations complexes entre ce ministre délégué et le responsable de la Compagnie nationale nigériane du pétrole.
Et ce document pointe les problèmes de gouvernance dans un secteur des hydrocarbures générant plus de 70% des recettes du Nigeria.
Le ministre délégué au pétrole réclame des mesures fortes de la part de Muhammadu Buhari. Mais pour l’instant, c’est le silence du côté du chef de l’Etat nigérian.
Sur huit pages, Ibe Kachikwu, le ministre délégué aux Ressources pétrolières, écrit à charge contre les initiatives présumées du directeur général de la NNPC.
Selon le courrier daté du 30 août dernier, Maikanti Baru aurait procédé à des nominations à des postes clefs.
Depuis plusieurs mois, aucun contrat de plus de 20 millions de dollars n’aurait été visé par les tutelles.
Toujours selon Ibe Kachikwu, le directeur général Maikanti Baru se justifierait en indiquant d’avoir l’aval du ministre du Pétrole.
Et le titulaire du poste n’est autre que Muhammadu Buhari. Enfin dans cette lettre, Ibe Kachikwu se présente comme victime d’une campagne de dénigrement dépeignant notamment comme proche des rebelles du Delta du Niger.
Originaire lui-même du Delta du Niger, il serait catalogué comme hostile au nord du Nigeria.
Ce courrier opposant un ministre chrétien du sud et un musulman, responsable de la plus importante entreprise nationale, met en lumière le fragile équilibre de la fédération du Nigeria.
D’ailleurs, le Sénat prend très au sérieux cette crise ouverte. Son président, Bukola Saraki a décidé mercredi d’ouvrir une enquête parlementaire.
Emeraude ASSAH
Source: afrikmag