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Nigeria: 58 morts depuis décembre dans des violences pré-électorales

Lagos – Les violences liées aux élections présidentielle et parlementaires au Nigeria ont fait 58 morts depuis décembre, a rapporté vendredi la Commission nationale des droits de l’Homme (NHRC), qui dénonce des discours de haine et craint des victimes supplémentaires.
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Sur une période de 50 jours depuis décembre (2014, à l’ouverture de la campagne), la NHRC a reçu des rapports et enquêté sur plus de 60 incidents de violences liées à la politique (…) ayant causé la mort de 58 personnes, tandis que plusieurs autres ont été blessées, affirme la commission dans un rapport.

Selon le document, ces violences se sont produites dans 22 Etats du Nigeria, une fédération composée de 36 Etats et un territoire fédéral (Abuja, la capitale).

Certains incidents ont cependant opposé des factions au sein d’un même camp politique, lors de querelles de désignation de candidats ou durant la première partie de la campagne électorale.

La commission pointe une hausse des discours de haine entre partisans de camps politiques rivaux en compétition pour les élections, estimant que les violences menacent la stabilité du pays et de ses voisins.

Si des mesures urgentes ne sont pas prises pour empêcher une nouvelle escalade, les élections générales de 2015 au Nigeria seront confrontées à un risque élevé de violences graves, avertit la NHRC.

Le Nigeria devait organiser le 14 février une présidentielle, des législatives et des sénatoriales qui ont été repoussées de six semaines, au 28 mars. Les élections des gouverneurs et des Assemblées des Etats, initialement fixées au 28 février, ont été également décalées de six semaines, au 11 avril.

La raison officielle du report est l’indisponibilité des forces de défense, mobilisées contre le groupe islamiste armé Boko Haram, pour sécuriser le vote. Depuis six ans, cette insurrection et sa répression ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria depuis 2009.

Près de 69 millions de Nigérians – sur une population de 173 millions d’habitants – doivent voter aux prochains scrutins.

Tant les experts que la NHRC estiment que la prochaine élection sera la plus serrée de l’histoire du Nigeria: elle se jouera entre deux favoris sur 14 candidats en lice: le chef de l’Etat sortant Goodluck Jonathan, 57 ans, et l’ancien général Muhammadu Buhari, 72 ans, principal candidat de l’opposition.

Depuis décembre, les partisans de deux hommes se livrent une guerre verbale féroce à longueur de meetings et d’annonces sur de pleines pages dans les journaux, des extrémistes dans les deux camps allant jusqu’à promettre le chaos en cas de victoire du camp adverse, a-t-on constaté.

Pour la NHRC, le type et l’intensité des violences pré-électorales enregistrées sont atypiques dans l’histoire électorale récente du Nigeria, et représentent des développements inquiétants dans le pays ayant un passé de troubles politiques.

Selon la commission, le plus grand risque concerne trois Etats: Lagos (sud), où est située la capitale économique et plus grande ville d’Afrique, Rivers (sud) ainsi que Kaduna (nord).

Si des mesures urgentes ne sont pas prises pour empêcher une nouvelle escalade, les élections générales de 2015 au Nigeria seront confrontées à un risque élevé de violences graves, avertit la NHRC, rappelant les troubles post-électoraux de 2011 ayant causé 943 morts officiellement documentés, dont 80% ont été recensés dans le sud de l’Etat de Kaduna.

Les Etats de Lagos et Rivers sont tous deux dirigés par des gouverneurs issus de l’opposition qui ont voté en 2011 pour le président Goodluck Jonathan et sont considérés comme des voix cruciales pour sa réélection.

A Kaduna, Etat à la population majoritairement musulmane mais comptant une forte communauté chrétienne dans sa partie sud, les élections de 2011 ont attisé les tensions ayant dégénéré en meurtres confessionnels, et incendies de mosquées et églises. Après les élections de 2011, 80% des meurtres recensés l’avaient été dans cet Etat.

Source: romandie.com
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