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Grosse pagaille au Parlement sud-africain

Les Sud-Africains n’en reviennent pas. Comment en est-on arrivé à de telles scènes au parlement, avec l’intervention en direct à la télévision de la force publique dans l’hémicycle lors du discours annuel du chef de l’État?
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Le parti du tribun populiste et transfuge de l’ANC Julius Malema avait promis de perturber le discours sur l’état de la nation du président Jacob Zuma. Pour perturber le discours, les députés du parti de Malema, les Combattants de la Liberté Économique (EFF) avaient choisi une tactique d’obstruction, prenant la parole un à un sous prétexte de questions de procédure pour interroger Jacob Zuma sur le scandale qui empoisonne la vie politique sud-africaine depuis des mois. Le président est accusé d’avoir bénéficié de 19 millions d’euros pour rénover sa résidence privée, de l’argent public dépensé sous prétexte de travaux de sécurité.
Après 30 minutes, et alors que le ton montait, la présidente de l’Assemblée a ordonné l’évacuation par la force les 25 élus EFF. L’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, s’est ensuite offusquée, soupçonnant la police nationale — et non les seuls officiers de sécurité parlementaire — d’avoir procédé à l’intervention, en violation de la Constitution. Ses députés ont à leur tour quitté la salle. Jacob Zuma a finalement prononcé son discours, avec plus d’une heure de retard.

Un signe du déclin de la démocratie

Mais d’autres questions se posent : “Les réseaux de communication ont été brouillés juste avant le discours du président et ils n’ont été rétablis qu’après les protestations de l’opposition, précise RFI. Enfin, qui étaient les hommes habillés en civil qui ont violemment expulsé les députés?”

“Un chaos signe du déclin de la démocratie sud-africaine”, titrait vendredi matin le journal économique Business Day. “Inimaginables il y a encore cinq ans, les scènes auxquelles nous avons assistées (…) doivent conduire l’Afrique du Sud à faire une pause et à se demander pourquoi et comment nous en sommes arrivés là”.

Torts partagés

Les commentateurs, le plus souvent, partageaient les responsabilités entre les protagonistes. Les uns notaient que Zuma n’a jamais voulu répondre aux questions sur la rénovation de sa résidence. D’autres insistent sur le fait que les EFF ont détourné le règlement de l’Assemblée pour perturber un discours solennel. “La plus grande part de responsabilité revient aux EFF, qui ont réussi à s’assurer une large couverture médiatique, alors qu’ils n’ont obtenu que 6% des voix aux élections législatives”, notait par exemple The Times.

Beaucoup imputent aussi cette dégradation du climat politique à la mauvaise gestion et à la corruption de l’ANC, au pouvoir sans interruption depuis les premières élections au suffrage universel de 1994, qui avaient porté Nelson Mandela à la présidence. “Une grande part de notre démocratie est morte hier soir”, commente vendredi le journal en ligne Daily Maverick.

Source: lexpress.fr

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