Vingt personnes sont mortes au cours d’une nouvelle attaque du groupe islamiste Boko Haram et de la riposte à celle-ci par l’armée dans une ville du nord-est du Nigeria, a-t-on appris dimanche dans un communiqué des forces armées.
L’attaque a eu lieu samedi matin à Damboa, à 85 km à l’ouest de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno et fief historique de Boko Haram, selon le communiqué du capitaine Aliyu Ibrahim Danja, porte-parole de l’armée dans cette région, obtenu par l’AFP.
« Les terroristes (…)ont attaqué des fidèles dans une mosquée et ils ont tué cinq d’entre eux(…). Ils ont aussi mis le feu à la résidence officielle et au palais du chef du district et à plusieurs boutiques », indique le communiqué.
Ensuite, « des soldats de la division 7 s’en sont pris aux terroristes, tuant 15 d’entre eux alors que d’autres ont fui », ajoute-t-il.
L’armée nigériane gonfle souvent le nombre de morts dans les rangs de Boko Haram et a tendance, à l’inverse, à minimiser les pertes civiles quand elle communique sur les nombreuses attaques qui ont secoué le Nord depuis le début de l’insurrection islamiste en 2009.
Aussi, le réseau de téléphonie mobile est hors service dans l’Etat de Borno depuis la mi-mai. A cette époque le Nigeria a imposé l’état d’urgence dans le Nord-Est dans le cadre d’une grande offensive destinée à venir à bout de Boko Haram.
La suspension des lignes téléphoniques empêche de vérifier les bilans donnés par l’armée de façon indépendante.
L’armée soutient que son offensive dans le Nord Est a affaibli la secte islamiste, mais les nombreuses attaques, ces dernières semaines, semblent prouver le contraire.
Suite à l’attaque de Boko Haram qui a fait 40 morts parmi les étudiants d’un collège agricole de l’Etat voisin de Yobe, le week-end dernier, l’armée affirme avoir tué des islamistes au cours de raids aériens au-dessus d’un de leurs camps.
Boko Haram revendique la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, au contraire du sud, majoritairement chrétien.
Les attaques du groupe extrémiste et leur répression sanglante ont fait au moins 3.600 morts depuis 2009 selon l’ONG Human Rights Watch. Mais le bilan s’est sans doute déjà alourdi depuis cette dernière estimation.