La population de Niamey va passer un ramadan difficile. Ces mots sont ceux du directeur général de la Société nigérienne d’électricité (Nigélec) face aux longues coupures. Le mois de mai est synonyme de fortes chaleurs au Niger.
Cette année, il coïncide avec le début du ramadan, quand la population consomme aussi beaucoup d’électricité. Conséquences : dans certains quartiers, l’eau potable est rationnée, faute d’électricité au niveau des stations de pompage d’eau. 45°C à l’ombre et un black-out de l’interconnection de la ligne électrique en provenance du Nigeria ont plongé plusieurs villes du pays, dont la capitale, dans une situation intenable en ce début de ramadan. Un véritable calvaire pour ce citadin : « On nous dit que la Nigelec ne peut pas faire d’efforts pour alimenter les gens en eau et en ont électricité. » Une journée sans électricité à Niamey, c’est du jamais vu pour Abdel Majid, un boutiquier qui vend de la glace aux jeûneurs : « Le manque d’électricité nous pose un énorme problème. Nos clients aimeraient faire des réserves de glaces pour avoir de l’eau fraîche au moment de la rupture du jeûne, mais nous n’arrivons pas à la fournir du fait que les congélateurs ne fonctionnent pas. Ce n’est pas bon. » Deux grosses pannes dans les deux principales centrales électriques ont fini par plonger Niamey dans le noir total. Khalid Al Hassan, le directeur général, de la Nigelec, s’explique : « On a un total de 23h d’absence des lignes. Pour nous les fondamentaux, c’est les hôpitaux, les centres de commandements, et la production d’eau, mais tout au long du mois du carême [sic], il y aura des petits délestages. » C’est pour exprimer leur ras-le-bol que les acteurs de la société civile ont appelé à manifester mardi prochain. Du fait de ces délestages, plusieurs quartiers de la capitale manquent d’eau potable dans les robinets.
RFI