Au Niger, 5 mois après le coup d’Etat le pays affronte un blocus imposé par certains de ses voisins …
c’était le 26 juillet dernier. Des militaires de la garde présidentielle arrêtent Mohammed Bazoum dans son palais. Ils le séquestrent et tout va très vite. Le bras de fer commence entre les militaires putschistes et la CEDEAO, la Communauté Économique des Etats d’Afrique de l’Ouest. C’est l’organisation qui permet à une douzaine de pays dans cette région de coopérer notamment sur les questions économiques. Elle a fini par renoncer à l’option militaire pour mettre fin au coup d’Etat. Elle mise sur une stratégie de sanctions pour faire plier les putschistes. Des sanctions qui sont dures. Gel d’avoirs nigériens dans les banques des pays voisins, coupure de l’électricité en provenance du Nigeria et réduction des marchandises qui peuvent entrer au Niger.
C’est la population qui fait les frais de cette situation
Une vie sous blocus, avec ses pénuries, ses restrictions et des familles qui peinent à trouver des produits essentiels. Des médicaments par exemple. Le Niger est largement dépendant de l’extérieur pour s’approvisionner en produits pharmaceutiques. Se soigner devient donc parfois difficile. Pour la nourriture, les prix flambent car là encore les importations sont bien plus compliquées qu’avant les sanctions. Résultat : les nigériens mettent en place des routes de contournement mais ça n’est pas simple.
Il faut avoir à l’esprit la situation géographique du Niger. C’est un pays enclavé qui n’a pas d’accès à la mer. Avant les sanctions beaucoup de biens arrivaient par le voisin du sud, le Bénin et son port à Cotonou, mais cette route est désormais sous le coup des sanctions. Maintenant les commerçants sont obligés de s’en remettre aux pays qui n’appliquent pas ces sanctions.
Certains pays n’appliquent pas les sanctions
Il faut se souvenir que deux des voisins du Niger ont eux aussi connu leur coup d’Etat et sont désormais gouvernés par des juntes. Le Mali et le Burkina Faso. Il y a donc une véritable solidarité entre les putschistes de Bamako, Ouagadougou et Niamey. Ils n’appliquent pas les sanctions et ont même proposé au Niger de former l’Alliance des Etats du Sahel. C’est peut être peut être pour essayer de tuer cette idée dans l’œuf que la CEDEAO envisage un allègement des sanctions contre le Niger.
Elle propose cela en échange d’une rapide transition vers la démocratie.
La crainte de la contagion des putschs est réelle dans cette région. Il faut donc trouver le moyen de mettre la pression sur les putschistes pour qu’ils redonnent le pouvoir à un gouvernement civil. Pour l’instant, ni la menace militaire, ni les sanctions ne semblent fonctionner.
radiofrance