Plus de 17.000 personnes déplacées ont été enregistrées depuis janvier dans l’ouest du Niger, une zone instable frontalière du Mali théâtre de nombreuses incursions de groupes jihadistes, a annoncé jeudi l’ONU.
« Les acteurs de la protection estiment qu’au moins 17.382 personnes déplacées internes ont fui les attaques des groupes armés non étatiques et les conflits intercommunautaires dans la région de Tillabéri » dans l’ouest nigérien, indique le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU dans son bulletin.
Le nombre de déplacés « pourrait encore augmenter », surtout « en cas de détérioration de la situation sécuritaire, prévient l’agence onusienne. L’ONU signale que les habitants de « 74 villages » non encore affectés par les mouvements et situés le long de la frontière avec le Mali sont « considérés à haut risque de déplacement ».
En janvier, seulement 540 déplacés avaient été officiellement dénombrés dans cette zone, où l’état d’urgence, en vigueur depuis mars 2017, a été récemment reconduit. « Des opérations militaires conjointes » sont « en cours » dans la région « afin de réduire les capacités de nuisance des groupes armés », constate Ocha.
Un corridor humanitaire, « négocié » avec la Force conjointe du G5-Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad), a permis au Programme alimentaire mondial PAM et à des ONG d’acheminer fin juillet 96.000 tonnes de vivres et des biens non alimentaires à 5.570 déplacés installés dans deux localités d’accueil situées dans la « zone rouge ».
Ces mouvements de population sont également liés aux « effets » des mesures sécuritaires visant à juguler « les infiltrations meurtrières » et « récurrentes de terroristes » venant du Mali voisin, avait expliqué un responsable local à l’AFP.
Pour lutter contre les jihadistes, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad ont monté la force du G5-Sahel, qui doit compter 5.000 hommes à terme.
La rédaction