- Les Alpes-Maritimes ont augmenté leur budget consacré à leur accueil.
- Néanmoins, les associations estiment que le département ne remplit pas totalement ses fonctions.
Quand il se présente, Faguimba commence par ces mots : « Je viens du Mali et j’ai 17 ans. » Si l’adolescent précise toujours son âge, c’est que sa date de naissance détermine son quotidien en France. Faguimba est un mineur étranger isolé.
Arrivé à Nice sans responsable légal, il ne peut être expulsé et doit bénéficier de la protection de l’enfance. Depuis le mois de mars, il est donc pris en charge dans un centre niçois financé par le conseil départemental des Alpes-Maritimes. « Ici, je suis hébergé, nourri et j’apprends un métier. Je fais une formation dans la boulangerie », explique l’adolescent.
« Une petite stabilité »
A Nice, Faguimba retrouve enfin un équilibre. « J’ai perdu mon père dans mon enfance. Ma mère est malade, dit-il. Mon avenir, je ne pouvais pas le passer au Mali. » Faguimba quitte alors ses proches. A 16 ans, il rejoint seul la Libye, fait la « terrible » traversée en bateau pour rejoindre l’Italie. Et enfin la France. « Maintenant, j’ai envie de vivre ici, d’étudier ici, de travailler ici », projette-t-il.
Comme Faguimba, 223 mineurs non accompagnés sont confiés à des structures d’accueil des Alpes-Maritimes. Si ce Malien est très bien pris en charge, « le département ne remplit pas totalement sa mission », estime Teresa Maffeis, la militante pro-migrants. « Il ne suffit pas de les mettre à l’abri, il doit leur donner un avenir. Après ce qu’ils ont vécu, ces gamins ont besoin d’une petite stabilité. Il leur faut un stage ou une formation pour avoir la chance de ne pas être renvoyés plus tard. » Des possibilités que certains vont chercher à Rennes ou à Toulouse, dont les départements seraient plus coopérants.
Un budget en augmentation
Les Alpes-Maritimes, eux, répondent à cette demande en augmentant le budget de 1,5 %. La collectivité emploie 800 agents et aura déboursé, à la fin de l’année 2017, 87,06 millions d’euros pour mener ses tâches de prévention, de placement et d’accompagnement social de mineurs.
En octobre, Faguimba fêtera ses 18 ans. Une majorité qui compliquera un peu plus son arrivée en France.
Source: 20minutes