S’il y a un sujet qui continue d’alimenter les débats, c’est bien l’opération militaire des Forces armées maliennes (FAMA’s) qui a conduit à la neutralisation de 3 présumés terroristes entre Gossi et Gao, dans le Nord du Mali. C’était courant semaine dernière.
En effet, pendant que les uns félicitent les FAMA’s pour cette opération de salubrité publique, d’autres les clouent au pilori, allant jusqu’à les accuser « d’exécutions extrajudiciaires » de personnes innocentes. Sont de cette dernière catégorie, le journal Jeune Afrique, le DATIA (Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés), et l’organisation Human Rights Watch qui, dans un récent rapport rendu public déclare que ce n’est pas la première fois que l’armée malienne est citée dans une affaire de violation des droits humains. En février 2018, l’organisation dénonçait l’exécution de sept civils peuls dans la commune de Sokolo, près de la forêt de Wagadou, connue pour être un fief de jihadistes. Puis en mai 2018, elle signalait également qu’au moins 12 personnes avaient été tuées à Boulikessi par un détachement de l’armée malienne sous le commandement du G5 Sahel. En bloc, cette association de défense des droits humains affirme que toutes ces personnes tuées, l’ont été injustement. Vrai ou faux ? On ne saurait y répondre. Seulement, on demande aux uns et aux autres de faire preuve de retenue et de discernement dans ce qu’ils avancent. Car à l’allure où vont les choses, on risque de démoraliser les troupes engagées sur le front qui, de jour comme de nuit, se battent inlassablement contre l’ennemi. Voyez-vous ? Ce n’est pas simple. On sait ce que vaut la perte d’un parent ou d’un proche, surtout quand on estime que celui-ci n’avait rien à voir avec les terroristes. C’est difficile à digérer, on le sait. Mais, en même temps, il faut faire comprendre aux gens que l’on peut avoir des proches qui flirtent avec des terroristes sans le savoir et que seuls les services de renseignements arrivent à démasquer. En disant cela, il ne faut pas absoudre à bons comptes les FAMA’s qu’on appelle d’ailleurs à plus de professionnalisme mais que les uns et les autres sachent raison garder. Car, ici, comme ailleurs, il n’existe pas de guerre « propre ». Surtout qu’il s’agit là d’une guerre engagée contre un ennemi invisible qui tire sur tout ce qui bouge et cela sans aucune raison.
Tirons chapeau aux FAMA’s et appelons les à plus de précautions
C’est pourquoi il faut titiller un peu Human Rights Watch qui, en publiant son rapport à l’’issue d’investigations, est dans son rôle. On le reconnaît. Mais on constate que, de mémoire, on n’a pas lu de rapport documenté de ladite organisation de défense des droits humains, sur les exactions commises par ceux-là que d’aucuns appellent abusivement djihadistes. Or, Dieu seul sait le nombre de soldats et de civils qui ont perdu la vie en l’espace de trois mois. Dans des situations pareilles, Human Rights Watch se contente juste de déclarations de condamnations ; tout en appelant le gouvernement à travailler à assurer la sécurité des populations. Et quand le gouvernement décide de prendre ses responsabilités, on crie encore à la dérive. Franchement, c’est à ne rien y comprendre. Et puis, exécutions sommaires pour exécutions sommaires, qui des FAMA’s ou des terroristes en ont le plus commis ? Il faut que les uns et les autres répondent. Car, quand on écoute certains individus parler, on ne sait où donner de la tête. On, a rien contre quelqu’un. On souhaite même que chacun joue pleinement son rôle pour permettre au pays d’avancer. Mais est contre certaines prises de position qui frisent parfois l’hypocrisie et l’attentisme. Quant aux FAMA’s qui sont en train de monter en puissance, on leur tire le chapeau et les appelle à plus de précautions. Car, on sait que ce n’est pas facile. Mais notre conviction est établie qu’un jour, elles vaincront l’ennemi.
Jean Pierre James
Nouveau Réveil