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NeTuonsPasNosFleuves : à Bamako, faire face au drame des inondations

Les inondations liées à de fortes pluies sont tristement fréquentes à Bamako, causant de nombreuses victimes. En plus des actions à mener ensemble par les autorités, les populations, ONG, l’urgence s’impose de s’attarder sur le problème de l’attribution de fonciers dans le lit des marigots.

 

 

Depuis plusieurs décennies, la ville de Bamako connait une recrudescence des inondations. Mme Ramata Koumaré, victime d’inondation en 2020, habite à Kalaban-Coura Koda. « Nous sommes l’une des premières familles à avoir été touchées par les inondations de 2020. Nous avons tout perdu. Ma famille n’a jamais reçu d’assistance depuis, hormis les voisins qui nous ont offert des vêtements et d’autres aides ». Pour elle, cet après-midi de la fête de ramadan 2020 sera tristement inoubliable.

Cheick Koumaré a été victime des inondations en 2019, 2020 et 2021 : « La dernière fois, les murs sont tombés sous la force des eaux. Pour sauver ma famille, nous avons cassé les fils barbelés se trouvant sur ce mur. C’est ainsi que j’ai fait passer les onze membres de ma famille par-dessus le mur », témoigne-t-il. S’il a pu sauver les siens, la maison voisine n’ont pas eu la même chance : ils ont perdu quatre membres à la suite des inondations.

Participation des communautés

Nombre de nos interlocuteurs pointent un doigt accusateur à l’encontre des municipalités : à travers l’attribution des titres fonciers illégaux dans les lits des marigots (Niamakoro, Banconi, Mafiladjida, Diafrana, Woyowayanko…) mais aussi l’irrégularité de curage de caniveaux.

A présent, le seuil d’alerte n’est connu pour aucun des marigots qui traversent la ville de Bamako. La Direction nationale de la météorologie (Mali–Météo) n’existe principalement que pour l’aviation. La prévention, la gestion pendant et après les inondations reviennent à la protection civile et au développement social, alors que ces deux services ne devraient intervenir que pendant et après les inondations.

Le décret du 27 décembre 2016, portant création, organisation, attribution et modalité de fonctionnement de la plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophe au Mali, évoque ainsi la participation des communautés locales (chefferies traditionnelles, associations villageoises…) :  « Les présidents des comités communaux peuvent faire appel en cas de besoin, à toutes autres compétences jugées nécessaires ».

Synergie d’actions

Aussi, l’incivisme conduit des individus à jeter fréquemment des déchets dans les caniveaux. Ces déchets contribuent non seulement à l’augmentation des risques d’inondation, mais sont surtout de nature à polluer les eaux du fleuve Niger à Bamako. Également, ces déchets peuvent constituer un facteur de comblement des lits du fleuve Niger et de raréfaction des poissons ainsi que des produits halieutiques.

Il faut une synergie d’actions impliquant les autorités, les populations, les ONG, la société civile et les entreprises privées. Il faudrait curer de plus en plus les caniveaux, sensibiliser les populations afin qu’elles arrêtent d’y jeter des ordures, mais surtout mener une étude approfondie sur l’attribution de terrains illégaux. Cette étude permettra de savoir comment gérer, par la suite, l’attribution des terrains sans exposer des familles.

Source : BENBERE

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