Très discret et distant depuis le départ de son père Alpha Oumar Konaré au pouvoir, et celui de son protégé, l’ancien Président Amadou Toumani Touré, en 2012, le colonel Mamadou Lamine Konaré est devenu un fin négociateur avec les groupes djihadistes depuis la nomination de l’ancien Premier ministre, Dr Boubou Cissé, à la Primature.
Mala, affectueusement appelé par les intimes, le fils du premier Président du Mali démocratique, le colonel Mamadou Lamine Konaré, alors sous-chef d’état-major du renseignement militaire, a accompli, en juillet 2019, l’une des missions périlleuses au compte du gouvernement en allant à la rencontre du chef de la Katiba de Macina, Amadou Koufa. Munie d’une autorisation de sa hiérarchie dans la zone de Diabali, ce militaire-négociateur qui ne tardera pas à faire ses preuves était accompagné d’un avocat opposé au régime d’IBK, Me Hassane Barry.
Il a fallu l’interpellation de ce proche de Soumaïla Cissé par la Brigade d’investigation Judicaire quelques mois après, parce que son nom est cité par les présumés djihadistes comme leur hôte à Bamako, pour que l’opinion malienne découvre que le régime d’IBK a véritablement engagé les négociations avec les chefs djihadistes dont Amadou Koufa, le chef de la Katiba de Macina au centre du Mali. Dans une vidéo de quelques minutes mise en ligne par l’opposition à l’époque des faits, on peut voir Amadou Koufa entourés du colonel Mamadou Lamine Konaré, habillé en civil avec les lunettes de soleil et Me Hassane Barry.
Cette mission menée en toute discrétion lui a fallu encore, le 5 avril dernier, la confiance du Premier ministre Boubou Cissé, qui a signé un mandat officiel donnant autorisation de «conduire toutes les démarches, formalités et de conclure tous les actes nécessaires » à la libération de Soumaïla Cissé. Chérif Ould Attaher, désigné pour conduire cette mission sensible, sollicitera l’accompagnement du colonel Mamadou Lamine Konaré. Le choix de ce dernier alors conseiller du Premier ministre sur les questions de renseignement est vite validé par Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre qui, selon d’autre presse, dans le plus grand secret ont évité que les services français et la Direction générale de la sécurité d’État (DGSE) malienne n’en soient informés.
Visiblement habitué à ce genre de mission difficile, le colonel Mamadou Lamine Konaré embarque avec son compagnon deux jours après dans un vol spécial à destination de Gao. Sur place, il conduit avec brio cette mission en se rendant dans le désert en direction de Kidal, où il rencontre Sedane Ag Hita, réputé d’être le numéro deux du Groupe de Soutien à l’Islam (GSIM). La première tentative lui a réussi puisque son hôte lui confirme que Soumaïla Cissé est détenu par le GSIM et donne des renseignements sur son état de santé. Sedane Ag Hita, proche de Iyad Ag Ghaly, remet aux émissaires du pouvoir de Bamako une feuille manuscrite comportant les revendications en échange de la libération de Cissé.
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