Depuis quelques mois, au Mali, le débat s’amplifie autour de la problématique d’un dialogue avec les groupes terroristes opérant sur le territoire national et dont la barbarie meurtrière constitue un obstacle coriace à la paix. Seulement, les méthodes d’approche de ces discussions avec les jihadistes armés, risquent d’être vouées à l’échec si Dioncounda Traoré, Chargé de mission du Président IBK, ne commençait pas d’abord par rencontrer les maîtres arabes de Koufa et Iyad, les plus grandes figures islamistes.
Ce serait de la lapalissade que d’affirmer que, l’alliance terroriste la plus implantée et la plus meurtrière au Mali et laquelle est dirigée par d’influents chefs djihadistes dont Iyad et Koufa, est financée et équipée par des pays pétroliers de la péninsule arabe. Au regard de la puissance de feu des groupes terroristes, leur force organisationnelle couplée à une presque-parfaite maîtrise du théâtre des opérations, il reste certain que la complicité extérieure (et même parfois interne) dont bénéficie les groupes jihadistes, transcende toute possibilité des Forces Armées Maliennes d’accéder à une quelconque victoire sur leur ô combien nuisible armada.
En plus, une bonne partie des équipements de guerre des groupes terroristes, provient des arsenaux de l’Armée malienne suite à d’innombrables défaites infligées à celle-ci. D’importantes quantités de matériaux militaires ont été récupérées par les organisations terroristes lors de différentes âpres batailles engagées contre les troupes loyalistes maliennes. La prolificité des recrutements de centaines de jeunes dans les unités terroristes en échange de ressources financières importantes, s’explique, non seulement, par l’absence de l’Etat, mais aussi, par la rareté d’opportunités sociales dans les localités à forte présence extrémiste.
L’éradication systématique du phénomène terroriste dans notre pays, s’impose pour des besoins prioritaires de développement. Mais comment y procéder, d’autant plus que la formule militaire a échoué et, ce, malgré la présence de milliers de soldats étrangers au chevet du Mali ? En tous cas, les Maliens, à travers le Dialogue National Inclusif, ont clairement appelé à l’ouverture d’une négociation gouvernementale avec les chefs jihadistes nationaux.
Et, le Professeur Dioncounda Traoré, ex-Président de la transition, officiellement désigné Haut Représentant du Président Ibrahim Boubacar Kéita pour les régions du Centre, propose de se lancer dans cette aventure pour une sortie rapide de crise. Seulement, comment miser des espoirs sur le succès de ces pourparlers alors que les principaux chefs jihadistes avec qui Dioncounda envisage de discuter (Iyad et Koufa) reçoivent les ordres de certaines monarchies arabes qui désignent leur véritable bras financier ? Ne serait-il pas mieux recommandé pour Dioncounda d’effecteur des visites diplomatiques dans ces Monarchies du Golf soupçonnées de financer le terrorisme au Mali ? Cette stratégie reste pourtant bien envisageable.
La Rédaction
Source: Journal Le Point du Mali