Après la libération provisoire d’Amadou Aya Sanogo et de ses quinze co-accusés le mardi 28 janvier dernier. Tous poursuivis pour « enlèvement, assassinat et complicité d’assassinant… » dans l’affaire de l’assassinat de 21 bérets rouges, en avril 2012.
Maintes fois rejetée, la demande de liberté provisoire de l’ex-chef de la junte malienne et ses co-accusés, a été finalement agréée. Ainsi donc, le général Amadou Haya Sanogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, et une quinzaine de ses compagnons d’armes dans les liens de la détention depuis plus de sept ans, ont été remis en liberté. La liberté provisoire de Sanogo, faut-il le rappeler, intervient au moment où les autorités maliennes, font face à des attaques meurtrières contre les forces armées maliennes.
Ce procès de Sanogo revêt pour beaucoup, une dimension politique comme l’ont, naguère, relevé les syndicats des magistrats du Mali, qui, dans un communiqué, dénonçaient l’intrusion sans cesse du pouvoir exécutif. Si prévu pour s’ouvrir en début janvier courant, ce procès, sur décision du pouvoir, a été reporté sine die jusqu’à ce qu’intervienne cette décision de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako. S’achemine-t-on donc vers un classement sans suite du dossier au nom de la concorde et de la réconciliation nationale ? Difficile pour l’instant de répondre à cette question.
Amadou Haya Sanogo et ses hommes ont été à l’origine de tous les malheurs que vit aujourd’hui le Mali. Pour le moins, on sait que du côté des parents des victimes, la libération de Sanogo et compagnie provoque colère et incompréhension au point que certains n’hésitent pas à parler de prime à l’impunité. Ont-ils vraiment tort ? Assurément, non ! Car, voilà des soldats qui ont tué et massacré leurs frères d’armes pour des raisons bassement égoïstes et égotistes et qui, finalement, pourraient profiter de la situation de crise que vit le Mali, dont on oublie parfois qu’ils ont été les auteurs.
Assi de DIAPE