Comment donc parvenir à un accord ? Le président du Faso, Blaise Compaoré est à pied d’œuvre, avec les autorités maliennes et les rebelles touaregs. L’opération se déroule par étapes. Il y a eu des consultations séparées, puis des discussions avec les partenaires (France, ONU et Union africaine) et enfin un dialogue direct. Le MNLA a envoyé son chef Bilal Ag Cherif, Bamako a été représenté par Tiébilé Dramé et le MIA par son secrétaire général, Algabass Ag Intalla, au nom du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), organisation qui veut fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord. Cette dernière a indiqué qu’elle ne s’opposerait pas à la tenue d’élections, afin qu’un « pouvoir légitime » puisse être installé, ainsi qu’un « président élu », avec qui « il y aura des négociations sur l’avenir de l’Azawad ».
Le MNLA de son côté avait indiqué se tenir prêt à permettre la tenue du scrutin mais a réclamé qu’il soit sécurisé par l’ONU et non par l’armée malienne. L’entrée des militaires semblaient donc, voici quelques jours, une option encore écartée. Sauf que lundi, le chef de l’Etat malien par intérim, Dioucounda Traoré, de passage à Paris, s’est voulu plus ferme et a assuré que « l’armée malienne doit être à Kidal avant le premier tour […] Nous sommes déjà engagés dans un processus de dialogue. Kidal sera libérée ». Réelle intransigeance ou simple coup de pression avant le début des négociations ?
Cette déclaration a en tout cas froissé quelque peu les Touaregs à qui a été proposé que seule l’administration malienne pénètre dans la zone, provisoirement. Surtout que de nombreux candidats à la présidentielle du 28 juillet prochain menacent de se retirer si l’armée malienne ne rentre pas à Kidal. Il reste à savoir jusqu’où Dioncounda peut-il tenir tête à François ? La réussite de sa présidence se joue certainement là-dessus.
YC
Source: Le Débat