Le site de Science et Avenir se fait l’écho d’une histoire bien singulière : la naissance d’un enfant non conçu par les voies naturelles. Non, il ne s’agit pas du miracle de la nativité mais d’un étrange concours de circonstances rapporté dans le respecté British Journal of Obstetrics and Gynaecology en 1988.

Suite à une bagarre entre son nouvel ami et son ancien petit copain, une jeune fille est admise à l’hôpital pour blessure au ventre à l’arme blanche. Une intervention permet de révéler qu’un coup de couteau a provoqué deux trous dans son estomac. Vide au moment de la bagarre, aucun contenu gastrique acide ne s’est répandu dans la cavité abdominale mais pour plus de sécurité, le chirurgien procède à un lavage au sérum physiologique avant de fermer le ventre. La patiente se rétablit rapidement. Neuf mois plus tard, elle revient à l’hôpital pour cause de douleurs abdominales aiguës et intermittentes. Même si son ventre s’arrondissait, elle avait écarté toute idée qu’elle pouvait être enceinte car elle souffre d’une “aplasie vaginale distale”, autrement dit une absence quasi-totale de vagin (syndrome MRKH). Ce qui entraîne normalement une impossibilité de fécondation naturelle. Et pourtant, le médecin confirme la grossesse ! Une césarienne est même pratiquée et un garçon de 2,8 kg est mis au monde.

Après enquête, la patiente révèle qu’elle savait qu’elle était née sans vagin et avait commencé à avoir des rapports sexuels par voie orale, après que la voie vaginale habituelle se soit montrée “décevante”. Le soir de la bagarre, elle avait notamment pratiqué une fellation à son nouveau petit ami avant d’être surprise par son ex et d’être opérée après avoir été poignardée. L’explication réside dans le fait que le sperme, contenu dans l’estomac, est passé dans la cavité abdominale où il a ensuite gagné un des deux ovaires. Les spermatozoïdes ont pu survivre car l’estomac était vide : l’absence d’acidité et le fort pH de la salive ingérée ont contribué à leur périple. La patiente est tombée enceinte après sa toute première ovulation, sans quoi le sang issu des règles piégé dans l’utérus et dans les trompes (faute de s’écouler par le vagin) aurait rendu difficile la fécondation.

En conclusion, le chirurgien écarte, dans son article, toute intervention divine, “la ressemblance entre le fils et son père exclut une conception encore plus miraculeuse”