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Multitude de pagnes de 8 mars sur le marché malien Le déshonneur de fêter avec des tissus importés

Comme chaque année l’Etat malien à travers ses usines de fabrication textile, confectionne le pagne du 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Cette année le Mali a failli à cette coutume pour raison d’arrêt de travail dans les différentes usines concernées. Une situation qui a ouvert la voie aux spéculateurs d’aller confectionner à l’extérieur des pagnes aux couleurs de l’évènement. D’où une situation d’importation sauvage de toutes sortes de pagnes de cette festivité, de provenances diverses et de qualités différentes. Le constat est amer au niveau du marché. Les étales sont inondés de pagnes de 8 mars de tous les motifs et de diverses couleurs. Et cela n’est pas sans conséquence pour les revendeurs. Certains ont accepté de réagir à notre micro.

Avec comme  thème cette année : « leadership féminin, pour plus d’égalité au Mali dans le contexte de la Covid-19 », le Mali à l’instar de la communauté internationale célèbre ce lundi 8 mars, la journée internationale des droits de la femme.                                                                                                                         Comme chaque année l’Etat malien à travers ses usines de fabrication de textiles, met sur le marché un motif de pagne de cette journée du 8 mars.

Cette année force est de constater que les usines nationales maliennes étant toutes en situation d’arrêt de travail, n’ont pas fabriqué ces tissus. Une situation qui n’a pas laissé indifférent   les commerçants maliens.                                                                                                            Moctar Sissoko, vendeur de pagnes au grand marché de Bamako (au niveau de l’usine COMATEX), déplore la non fabrication des pagnes de 8 mars cette année par les usines maliennes à savoir la COMATEX et le BATEX SA. A ses dires, ce sont les commerçants maliens qui sont allés faire ces pagnes dans certaines usines de la sous-région pour les amener au Mali, afin d’approvisionner le marché local. Il y a toutes sortes de qualités et de provenances diverses, dit-il.

Le constat est amer, il y a plus de 20 motifs (modèles) de pagne de 8 mars sur le marché. La plupart selon les marchands viennent du Ghana, de Lomé et de certains pays comme la Chine.

Pour les marques, M. Sissoko, informe qu’elles sont nombreuses. « Il y a des Itarguet qui ne sont pas nombreux cette année, il y a la marque Sanhè, Chikanvi, Wax, Java. C’est les Wax qui sont nombreux et sont les plus achetés par les clients » a-t-il indiqué.

Malgré cette situation d’arrêt de production, la Compagnie Malienne de Textile (COMATEX) a pu sortir 2 modèles de pagne de 8 mars en son nom qui, selon le commerçant Sissoko, ont été fabriqués par une usine étrangère. Pour ce faire, les clients qui viennent pour acheter les pagnes de la COMATEX sont servis avec ces deux modèles, a précisé M. Sissoko. « Nous prenons nos pagnes auprès des grands commerçants grossistes du marché » a-t-il précisé. Ce, sans pour autant manqué de faire savoir que cette situation ne  leur arrange pas. «  Nous sommes confrontés à toutes sortes de problème cette année », a indiqué le vendeur de pagnes. Et d’ajouter : « Les clients même ont du mal à choisir les pagnes tellement les modèles sont nombreux et les qualités différentes ».

En plus de cela, dit-il, il y en a qui viennent avec des photos dans leur téléphone. C’est des photos qu’elles trouvent sur les réseaux sociaux surtout dans les groupes Whatsaps, alors que la plupart de ces pagnes ne sont pas vendus ici au Mali. Ce qui sous-entend que certains tissus ont été confectionnés à l’effigie du 8 mars malien, mais vendus aux femmes d’autres pays.

Les ventes sont au ralenti dira Moctar Sissoko. « Ce n’est pas comme quand la COMATEX faisait sortir ses pagnes. Si c’était cela, une seule personne peut venir acheter 1 ou 2 balles. Ce n’est pas le cas cette année, les gens viennent acheter par pagne. Soit 3 à 6 pagnes par personne » a précisé notre interlocuteur.

Les prix selon le marchand Sissoko, varient entre 7.500f, 6.000f, 4.500f, 4.000f et 3.500f et 3.000 f le pagne, selon les qualités.

Cette situation n’honore vraiment pas notre pays. On a déploré l’arrêt de l’HUICOMA et maintenant c’est le tour de la COMATEX. Ce n’est pas bon pour l’image de notre pays, s’indigne M. Sissoko. Et d’affirmer qu’en fabriquant ces tissus-là chez nous, ce que le Mali y gagne est trop. Mais s’il faut que les commerçants aillent investir cela dans les usines étrangères. Cela ne fait que des pertes pour l’Etat.

« Si ça ne tenait qu’à moi seules la COMATEX et BATEX doivent fabriquer nos pagnes lors des occasions pareilles. Et d’interdire l’entrée de tous autres pagnes dans notre pays. C’est ce qui est bénéfique pour le Mali » a-t-il suggéré.

Même son de cloche chez Mme Konaré Aminata Sacko, commerçante au marché de Kati Malibougou.  « Je trouve cette situation anormale. Cela ne devrait pas arriver. Les autorités devraient tout faire pour régler ce problème avant aujourd’hui afin que le Mali puisse sortir ses propres pagnes » a-t-elle exprimé comme cri de cœur.

Chez les clients le choix devient difficile  devant un panel de plus d’une vingtaine de modèles. En tout cas c’est inadmissible que le Mali n’ait pas pu fabriquer ses propres pagnes en cette célébration de la journée internationale des droits des femmes.

A signaler que le thème international retenu pour  l’édition 2021 est : « leadership féminin, pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Un leadership national qui a fait défaut dans la confection des pagnes du 8 mars.

Par Maïmouna Sidibé

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